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Aristoloches, Bryone, Fusain d’Europe.

    Plantes aujourd’hui exclusivement ornementales, les aristoloches étaient, dans l’Antiquité, considérées comme espèces médicinales. Aristolochia, en effet, est un terme grec dérivant de deux mots aristos « le meilleur », lokhos « accouchement », qui font référence aux qualités abortives et emménagogues de cette plante. En pharmacie, c’est le rhizome qu’on utilise, dont les composants développent une action purgative drastique, provoquant une forte congestion des organes abdominaux avec des résultats qui très souvent dépassent toutes les attentes.

    Les composants principaux sont l’acide aristolochique, l’aristolochine, un alcaloïde hautement toxique, de l’acide malique et du tanin, ainsi que des résines, de l’allantoïne et de la phytostérine. L’emploi de l’aristoloche, fleur et racine, aurait donné encore récemment des résultats satisfaisants en gynécologie sur des cas de stérilité, d’oligoménorrhée, de dysménorrhée et des troubles de la ménopause.

    La bryone aussi, qu’on appelle encore couleuvrée, vigne blanche, navet du diable ou navet galant (Bryonia dioica), de la famille des Cucurbitacées, est connue depuis longtemps en tant que plante médicinale. C’est une plante grimpante, un peu comme la vigne, d’où son nom de vigne blanche, l’adjectif blanche définissant son feuillage vert pâle par opposition au feuillage vert foncé et brillant de la vigne ou bryone noire ou taminier (Tamus communis, voir article correspon­dant). Les principes actifs de la bryone sont contenus dans la grosse racine charnue en forme de navet qu’on ramasse au printemps avant la floraison. La drogue se compose de deux glucosides, la bryonine et la bryonétine, d’une huile essentielle, de substances pectiques et résineuses, ainsi que d’huile et de gomme. La principale activité de la bryone est une action purgative drastique, si énergique qu’elle peut être très iritante pour les muqueuses du tube digestif. Toutefois, en l’utilisant avec beaucoup de prudence, elle serait, selon certains auteurs, un purgatif, de la même valeur que le jalap, ou bryone noire, et que le séné. La bryone peut, en outre, être utilisée comme diurétique et expectorant dans les cas d’asthme et de coqueluche.

    On ne rappellera toutefois jamais assez que si on emploie cette plante inconsidérément, on risque à coup sûr une congestion des organes pelviens, avec de graves troubles secondaires dans le flux hémorroïdal et menstruel; c’est pourquoi la bryone est considérée aussi comme abortive.

    Le fusain d’Europe, ou bonnet du prêtre ou bois à lardoire (Evonymus europaeus ), de la famille des Célestracées, est un petit arbuste facilement reconnaissable à ses étranges fruits rouges et quadrangulaires qui lui ont valu un de ses noms populaires de bonnet du prêtre. Le fusain d’Europe a une action laxative comparable à celle de l’écorce de cascara sagrada ou de la rhubarbe; les principes actifs les plus remarquables sont contenus dans l’écorce, mais aussi dans la racine et dans les fruits. Signalons en premier lieu l’évonymine, un glucoside qui provoque l’augmentation du péristaltisme intestinal, mais qui en même temps est capable de provoquer des douleurs coliques importantes.

    Mais il faut surtout signaler que les fruits beaux et tentants sont toxiques. Il suffit d’en manger un petit nombre, trois ou quatre, pour obtenir chez une personne adulte une purge énergique; quelques petits fruits de plus peuvent provoquer de graves coliques, des diarrhées et, dans certains cas, des formes d’empoisonnement qui peuvent être mortelles.

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