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Fougère mâle, Santoline, Matricair.

    La fougère mâle (Po lyp odium filix-mas ou Dryopteris filix-mas) est une Polypodiacée très commune dans l’hémisphère Nord. L’extrait estérifié de cette plante est actuellement un des meilleurs ténifuge et probablement le plus demandé. La fougère mâle était connue depuis l’Antiquité, puis, comme cela est souvent arrivé pour d’autres plantes aux propriétés officinales caractéristiques, elle fut de moins en moins utilisée et finit par tomber dans l’oubli le plus total. C’est seulement à une époque relativement récente qu’elle est revenue à l’honneur et, dans la pharmacologie moderne, elle occupe une place de choix. Plus précisément: les auteurs classiques, qui sont pour nous une source précieuse d’informations, parlent tous de cette plante en relevant de la même façon ses caractéristiques. Théophraste, Dioscoride et Pline mettent en évidence ses vertus vermifuges. On disait que le rhizome de la fougère mâle, mélangé au miel, était très efficace pour combattre le ténia. Pour se débarrasser des autres petits vers, il fallait le mélanger au vin et à la farine d’orge. On ne sait pratiquement rien sur la période médiévale, et il faut attendre le XVIIIe siècle pour en retrouver des traces assez nombreuses; il semble même que Louis XV en France et Frédéric II de Prusse aient donné des sommes fabuleuses pour acquérir des spécifiques contenant cette drogue. La période d’or de la fougère mâle ne commença cependant véritable­ment qu’au début du XIX e siècle lorsque deux frères, pharmaciens à Genève, conseillèrent d’utiliser l’extrait estérifié produit à partir du rhizome frais plutôt que la poudre de ce rhizome. Ce nouveau procédé permettait à la substance active de développer toute son efficacité, et son utilisation se répandit alors largement. Le rhizome, qui est, comme on l’a déjà dit, la partie intéressante pour le pharmacologue, doit être ramassé en été, saison où, semble-t-il, les principes actifs sont le plus concentrés. Il est considéré comme un excellent vermifuge qui agit particulièrement bien sur les ténias et les botriocéphales.

    Son emploi, surtout sous forme d’extrait estérifié, doit être limité dans le temps (au maximum quelques jours), ne doit pas être administré aux enfants, et doit, dans tous les cas, être soumis à une prescription médicale. En effet, des doses excessives peuvent provoquer des empoisonnements quelquefois graves.

    La santoline Petit-Cyprès ou aurone femelle (Santolina chamaecyparissus ) est une Compo­sacée spontanée ou cultivée des régions méditerranéennes. Elle affectionne les roches, dans les plaines et les collines. Outre ses vertus vermifuges, elle produit des principes actifs qui ont d’assez faibles actions antispasmodiques, stomachiques, emménagogues et vulnéraires.

    On utilise, ou plutôt on utilisait en médecine les sommités florales et les graines. Avec ces dernières, on fabrique une poudre vermifuge qui est cependant très peu recherchée actuellement.

    La matricaire ou espargoutte (Matricaria parthenium ) se rapproche, par certaines de ses propriétés thérapeutiques, de la santoline. Ses capitules contiennent des principes actifs qui ont une action emménagogue et vulnéraire. De plus, la matricaire est souvent employée comme succédané de la camomille dans les cas de menstruation difficile. Son étymologie est, dans un sens, riche d’enseignement, le mot matricaire dérivant du latin matris, de l’usage qu’en font les femmes.

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