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Grand liseron, Phytolaque, Ricin.

    Les racines et les parties vertes du grand liseron, appelé aussi liseron des haies, manchettes de la Vierge ou grande vrillée (Convolvulus sepium ) exercent une action cholagogue et purgative. Le principe actif fondamental est constitué par une résine qui augmente le péristalstisme de l’intestin grêle, tout en exerçant une influence sur l’activité du gros intestin.

    La phytolaque, qu’on appelle aussi raisin d’Amérique, épinard des Indes ou de Cayenne ou morelle en grappes, et, dans le midi de la France, herbe à la laque, (Phytolacca decandra), de la famille des Phytolaccacées, est originaire d’Amérique du Nord. Son nom est formé à partir du mot grec phyton qui signifie « plante », et du mot arabe lakka, qui signifie « couleur », dû à la couleur noire violacée de ses fruits. Ce n’est pas une plante d’un grand intérêt pharmacologique; tout au plus la cultive-t-on dans quelques jardins, et a-t-elle parfois fait l’objet d’un petit entrefilet dans certains journaux pour des cas d’empoisonnement provoqués par une consommation excessive de ses billes. Les baies ont d’ailleurs une saveur agréable, et pendant un certain temps, on était autorisé à les utiliser pour colorer le vin.

    En pharmacie, on utilise surtout les racines de la phytolaque bien que les autres parties de la plante contiennent les mêmes principes actifs; lorsque les doses sont trop fortes, elles sont toxiques; la racine même a des propriétés émétiques et, en médecine, on l’utilise comme émétique, purgatif ou dépuratif; de plus, son action est efficace dans le traitement des rhumatismes chroniques et de l’arthrose.

    L’utilisation du ricin se perd dans la nuit des temps: des graines qui remontent à quatre mille ans av. J.-c. ont été découvertes dans des tombes égyptiennes. On ne sait pas très bien quel en était alors l’emploi: peut-être en extrayait-on l’huile pour les lampes d’éclairage; Hérodote en parle d’ailleurs encore de nombreux siècles plus tard. L’emploi de l’huile de ricin aux fins qui nous sont aujourd’hui plus familières, c’est-à-dire comme purgatif, est assez récent en Europe et ne remonte qu’au XVIIIe siècle. Ricinus communis, le ricin, doit son étymologie au mot latin rici­nus, c’est-à-dire « tique »; à cause de la ressemblance de ses graines avec le parasite bien connu. C’est une espèce qui appartient à la famille des Euphorbiacées et originaire des régions tropicales de l’Asie, peut-être de l’Inde, mais qu’on cultive maintenant dans toutes les régions du monde; on peut aussi la trouver à l’état sauvage. En pharmacie, on utilise les graines de cette plante qui contiennent un fort pourcentage, parfois jusqu’à 70 %, d’une huile grasse composée en grande partie de ricinoléine, d’acide ricinoléique, à action purgative, ainsi que des sucres, des résines, de l’acide succinique, la ricinine, et une toxalbumine, la ricine, qui rend très vénéneuses les graines de ricin: l’absorption de quelques graines suffit à entraîner de graves cas d’empoisonnement, généralement mortels.

    Précisons tout de suite que de nombreuses substances, parmi lesquelles la ricine, ne passent pas dans l’huile extraite par pression à froid: seules les graines consommées entières sont vénéneuses, mais l’huile n’est pas dangereuse. Malgré sa saveur nauséabonde, qu’on peut masquer avec du café chaud ou toute autre boisson, l’huile de ricin, huile de palma-Christi ou huile de Castor reste encore aujourd’hui un des meilleurs purgatifs doux, efficace surtout pour vaincre les constipations dues à des causes inflammatoires des organes abdominaux.

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