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Le Germandrée, Petite centaurée, Mélisse

    La germandrée, petit chêne, chênette ou chasse-fièvre (Teucrium chamaedrys ), Labiacée du sud de l’Europe et répandue sur tout le pourtour méditerranéen, est une plante aromatique vivace dont les feuilles ressemblent, en plus petit, à celles du chêne, d’où l’un de ses noms vulgaires.

    Jadis, et encore parfois de nos jours, on l’utilisait exclusivement pour ses propriétés vulnéraires, pour soigner les ulcères et les plaies. Aujourd’hui toutefois, la drogue extraite de la plante entière et des sommités fleuries est plus couramment utilisée pour ses propriétés toniques-amères, stimulantes, diurétiques et antiseptiques, pour soigner les troubles digestifs, les maladies du foie, les anémies et les bronchites.

    La petite centaurée, gentiane centaurée, fiel de terre, herbe au Centaure, herbe à Chiron ou centaure Ile (Erythraea centaurium ), Gentianacée répandue sur tout le globe et surtout dans les régions tempérées, était très estimée à l’époque de Dioscoride (probablement (r siècle apr. J.-c.) pour ses propriétés emménagogues et cholagogues; mais elle était surtout connue pour ses propriétés cicatrisantes, rapportées dans la légende du Centaure Chiron qui, dit-on, a pu guérir d’une blessure au pied en appliquant sur la plaie des feuilles et des fleurs fraîches de petite centaurée. C’est ainsi qu’il a donné son nom à la plante. Beaucoup plus tard, vers le XVIe siècle, les femmes l’utilisaient, bien qu’avec peu de succès, pour rendre leurs chevelures plus blondes; c’est aussi à cette époque qu’on découvrit les propriétés thérapeutiques de la petite centaurée qui font encore aujourd’hui sa bonne réputation. La plante fleurie entière, ou mieux les sommités fleuries qui contiennent la drogue, possèdent des propriétés toniques-amères, stomachiques, digestives, cholagogues, fébrifuges; en usage externe, elles ont une bonne action cicatrisante, permettant de guérir des eczémas, des plaies et des contusions. Les principes actifs proviennent des substances amères de nature glucosidique, la centaurine et l’érythrocentaurine, ainsi que de la présence d’acide oléanolique et de quelques alcaloïdes, dont l’érythricine. On trouve également des gommes, des résines et des sucres. La petite centaurée est indiquée pour réactiver les sécrétions digestives dans les cas d’acidité gastrique.

    On en prépare un extrait qui entre dans la composition de teintures, de potions stomachiques, de sirops. Elle sert aussi de base à un vin apéritif; étant données ses remarquables propriétés amères, la petite centaurée est largement employée dans la fabrication de liqueurs. On l’utilise aussi comme un fébrifuge, et c’est peut-être le meilleur succédané de la quinine dans les cas de malaria.

    Même sans être féru de botanique, tout le monde connaît la mélisse, céline ou citronelle (Melissa officinalis ) , une Labiacée des régions méditerranéennes. « Melissa » était, en grec, le nom de cette plante et signifiait en même temps « abeille », insecte très avide du nectar de ses fleurs. Cultivée par les Arabes en Espagne, la mélisse figurait déjà en bonne place dans les pharmacopées de l’Antiquité, puis dans les codex des médecins du Moyen Age; elle entrait aussi dans les compositions aromatiques préparées par les moines.

    C’est dans l’herbe fleurie ou dans les feuilles qu’on récolte avant la floraison qu’on trouve les principes actifs, parmi lesquels une huile essentielle, qui lui confèrent des propriétés stomachiques, sudorifiques et surtout antispasmodiques et sédatives; on l’emploie donc, sous forme d’infusion, dans les cas de digestions difficiles, les crampes d’estomac d’origine nerveuse, les cas de vomissement et d’insomnie.

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