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Magnétisme Personnel

Et Influence Psychique

D’où nous vient la pensée et comment elle nous vient

Définition. — Les Pensées sont des choses chargées de puissance. — Elles nous viennent du dehors. — Elles agissent sur nous-mêmes, physiquement et moralement. — Elles agissent sur nos semblables.

Définition. — Les philosophes classiques ont en quelque sorte supprimé l’âme, en en faisant une simple fonction du cerveau.

Broussais, qui fut, envers et contre ses contemporains, un partisan convaincu du Magnétisme et de la Phrénologie, affirme que la pensée est un fluide sécrété par le cerveau, fluide sinon identique, du moins analogue à ce que les magnétiseurs de l’époque appelaient le fluide magnétique.

Les théosophes américains considèrent les pensées comme des choses, et les occultistes les considèrent comme des êtres. Pour ces derniers, nos mauvaises pensées sont des larves qui s’attachent à nous et nous poursuivent sans cesse.

Il y a dans toutes ces théories une part de vérité que l’on peut facilement reconnaître en se plaçant dans les conditions où les auteurs se sont placés eux-mêmes; mais la plus large part se trouve chez les théosophes qui affirment que les pensées sont des composés matériels, des corps formés de substance réelle, car elles en ont la puissance mécanique et l’action moléculaire. Dans tous les cas, c’est de leur côté que je me range, et la théorie que je vais exposer est en quelque sorte celle de W. Atkinson, et plus encore celle de Prentice Mulford.

Les Pensées sont des Choses chargées de Puissance

— Les pensées sont des choses; et l’on pourrait ajouter qu’elles sont des choses animées d’un mouvement qui leur est propre, c’est-à-dire qu’elles sont des corps, non pas simples, mais composés, qui sont formés de la matière du plan mental, et que cette matière, chargée de force, constitue une véritable puissance.

On peut observer et étudier les pensées sous deux aspects différents : en les regardant d’une part comme des objets matériels; en les considérant d’autre part comme des agents, c’est-à-dire comme des forces.

La matière et la force du plan mental et du plan astral, se comportent à peu près vis-à-vis l’une de l’autre comme elles le font sur le plan physique, avec cette différence que les propriétés de la matière sont plus nombreuses et plus actives sur les premiers plans que sur le dernier.

Là comme ici, toutes les qualités des corps sont autant de propriétés, d’agents, de forces inséparables de la matière, comme celle-ci est inséparable des propriétés qui agissent en elle. On peut donc étudier la matière des différents plans de la nature au double point de vue que nous appelons :

1° physique, pour ce qui concerne les propriétés des corps à l’état permanent;

2° chimique, en ce qui regarde les propriétés moléculaires, la composition et la décomposition des mêmes corps.

Une pensée quelconque qui nous arrive fait vibrer notre matière mentale, et ses vibrations se communiquent autour de nous par ondulations, d’une façon qui n’est pas sans analogie, avec les mouvements ondulatoires que l’on observe à la surface d’une eau tranquille sur laquelle on a jeté une pierre, et tout rentre dans l’ordre au bout de quelques instants si l’impression n’a pas été trop forte. Mais si la pensée s’impose à notre attention, si elle est intense, si elle se présente souvent dans le champ de la conscience et que l’impression soit forte, elle met en mouvement une certaine quantité de matière mentale qui se déplace, circule autour de nous et finit par nous envelopper et à former l’atmosphère, l’aura que j’ai signalée dans le premier chapitre. Cette aura, qui est ainsi une émanation de nous-même, agit constamment sur nous comme une force étrangère, en rappelant des pensées de même nature qui semblaient disparues et en augmentant l’intensité d’action de celles qui sont encore en activité.

En analysant, on peut observer là deux ordres de phénomènes : des phénomènes psychiques ou mentaux obéissant à des lois opposées à celles qui régissent les forces du plan physique, lois que l’on peut, dans leur ensemble, formuler ainsi : les actions ou pensées de même nature s’attirent, les actions ou pensées de nature opposée se repoussent. En dehors de cette action mentale, qui correspond à l’action de nos agents physiques, on peut observer des actions chimiques qui résultent de la combinaison des atomes dont nos diverses pensées sont formées; autrement dit, de la combinaison des pensées entre elles, lorsqu’elles sont attirées les unes vers les autres et qu’elles ont entre elles une certaine affinité, on pourrait même dire une certaine sympathie.

Nos pensées sont donc formées de la matière mentale qui entre en vibration; mais notre cerveau physique est formé de matière trop grossière pour pouvoir vibrer immédiatement à l’unisson du cerveau mental. Il y a une communication, c’est évident; mais elle n’est pas aussi directe et aussi simple qu’on pourrait le supposer. Elle suit à peu près la marche suivante : Les ondulations déterminées par les vibrations de la matière mentale, se communiquent à la matière astrale, qui peu à peu, vibre à l’unisson de la matière mentale. Puis, ce mouvement qui ne s’arrête pas là, se transmet à la matière physique : il est reçu dans la substance grise, à la partie postérieure du cerveau où se fait la perception. Il y a donc une transformation du mouvement mental en mouvement astral, puis une transformation du mouvement astral en mouvement physique. Ce sont les mêmes phénomènes sur les trois plans, et l’on pourrait dire qu’ils sont comparables à ce qui se passe dans le domaine musical; ils présentent les mêmes caractères, et sont en quelque sorte, comme je l’ai dit dans le chapitre précédent, les mêmes gammes résonnant à des octaves différents.

Mais, ainsi présenté, le sujet n’est pas à la portée de toutes les intelligences. Je vais descendre de ces hauteurs trop élevées; et pour le simplifier, confondant les effets avec les causes qui les produisent, je vais simplement considérer les pensées comme des choses agissant constamment les unes sur les autres au double point de vue mental et chimique.

Les Pensées nous viennent du dehors

Les pensées ne nous appartiennent pas en propre; elles nous sont communiquées ; elles nous viennent du dehors et nous les absorbons, nous les transformons selon nos désirs, nos besoins, nos tendances. Cette vérité se trouve justifiée par une expression populaire remarquable. Ainsi, en parlant d’un état de choses déterminé, on entend souvent dire : ces idées sont dans l’air, voulant dire par là qu’un grand nombre d’individus pensent en même temps au même sujet.

Il est hors de doute que les pensées se communiquent d’un individu à l’autre. Ainsi, dans la famille, par exemple, si un individu pense à une chose et l’annonce à un autre, il reçoit souvent une réponse analogue à celle-ci : Tiens, j’y pensais, j’allais t’en parler. Si l’on ne veut pas faire intervenir le hasard — qui n’existe pas —, il est impossible d’admettre que la même pensée ait pris naissance dans les deux cerveaux en même temps; elle s’est développée dans l’un pour se transmettre dans l’autre à travers l’espace.

Il n’y a pas qu’à une faible distance que la pensée de l’un peut se communiquer à l’autre, car on l’observe souvent à des distances plus ou moins grandes. Ainsi, soit chez vous, dans la rue ou ailleurs, vous pensez à quelqu’un que vous n’avez pas vu depuis un temps assez long, et quelques instants après, vous le rencontrez. Sa pensée, qui est venue se communiquer à vous, l’annoncer en quelque sorte, justifie ce proverbe : Quand, on parle du loup, on lui voit la queue.

Mulford admet, et je ne suis pas éloigné d’en admettre autant, qu’il n’y a que les hommes les plus forts, les plus évolués, ceux que l’on est convenu d’appeler des génies qui produisent leur propre pensée. Tous les autres la reçoivent, l’absorbent, la renvoient telle qu’ils l’ont reçue ou la transforment plus ou moins en lui donnant le cachet de leur personnalité. À un certain point de vue, on est semblable à un miroir réflecteur teint d’une nuance spéciale : « la lumière qui s’y réfléchit, ajoute-t-il, renvoie des rayons de la couleur du miroir. La lumière, c’est l’esprit; et le réflecteur représente l’individu qui sert d’intermédiaire. L’huile des lampes provient toute de la même source, et les clartés de chacune d’elles peuvent être diversement colorées selon le globe qui les revêt. Ainsi, dans une même série d’individus, chacun d’eux est alimenté par un même esprit, et pourtant chacun réfléchit la lumière suivant le prisme de son individualité.

« Nous devenons créateurs en absorbant un esprit quelconque et en lui donnant un cachet original. Lorsque vous considérez et admirez la méthode d’un artiste, vous absorbez de sa pensée, mais vous ne serez pas un simple copiste de son jeu, car sa pensée se combine avec la vôtre. Il se produit une opération chimique d’éléments invisibles; une combinaison de sa pensée et de la vôtre, d’où résulte la formation d’un nouvel élément, savoir : votre pensée originale. Plus votre pensée et votre intention seront pures, moins votre projet sera égoïste, et d’autant plus grande sera la rapidité de la combinaison et d’autant plus originale et plus frappante sera votre pensée. Telle est la génération des pensées. Les qualités de justice et d’altruisme sont les éléments et les facteurs scientifiques de cette génération.

« L’esprit d’égoïsme se contente d’emprunter. Il s’approprie la pensée d’autrui, sans jamais vouloir en reconnaître le légitime auteur et demeure toujours un emprunteur… »

S’il en est ainsi, les véritables penseurs, c’est-à-dire ceux qui engendrent leur propre pensée, ou tout au moins un certain nombre de pensées nouvelles et originales doivent être fort rares; et pour les trouver, il ne faut pas les chercher chez les littérateurs et les érudits; car beaucoup d’entre eux ne sont, dit l’auteur précédent « que des rats de bibliothèque, » vivant de la pensée des autres.

Quelle que soit son origine, lorsqu’une pensée a agité notre cerveau d’une façon durable, elle se fortifie et se développe au contact de nos autres pensées; et toutes se meuvent, influent les unes sur les autres, s’ajoutent, se combinent et se communiquent en dehors de nous en attirant les pensées étrangères qui sont de même nature et en repoussant celles qui sont de nature opposée.

Fig. 17. — Le rayonnement d’échange

La figure 17, qui représente grossièrement l’aura enveloppant le corps humain, cherche à faire comprendre, par la direction des flèches, que nous recevons et renvoyons constamment des pensées sous la forme de rayons ou d’ondes qui ne sont pas sans analogie avec les ondes lumineuses.

Nos Pensées agissent sur nous-mêmes

— Mens agitât molem, nous dit un vieil adage latin, ce qui se traduit en bon français par ces mots : L’esprit meut la matière. Ici, l’esprit, c’est le moi pensant, c’est l’âme, l’être mental.

Il est évident que notre corps physique est animé par la pensée qui est de la volonté en mouvement, et que cette pensée ou cette volonté nous vient du corps mental. C’est elle qui meut nos muscles et qui règle toutes les fonctions de la vie de relation.

En voici des exemples :

— Lorsque nous voulons soulever un fardeau, nous dirigeons vers le bras qui doit accomplir cette fonction la somme de force que nous pensons être nécessaire pour cela. Si le fardeau, disons un vase que nous supposons rempli d’eau est vide, nous avons envoyé trop de force et nous élevons brusquement le vase bien au-dessus de la limite qui lui était assignée. Si au contraire ce vase que nous croyons vide est plein, nous n’envoyons que la force suffisante pour élever le vase vide, et nous nous heurtons à une impossibilité momentanée.

Un phénomène analogue se produit dans le cas suivant :

— En soulevant un fardeau qui nécessite l’émission d’une somme de force presque égale à celle que nous sommes capables d’émettre normalement, si nous sommes effrayés, et même si nous sommes distraits, ne serait-ce que par la conversation de quelqu’un que nous écoutons, une partie de notre force est dérivée vers l’objet qui fixe notre attention et cette pensée emporte avec elle une assez grande somme de force pour que nous ne puissions plus soulever l’objet. Si au contraire, au moment d’un danger, par exemple, nous pouvons concentrer rapidement toutes nos pensées sur l’idée d’enlever, de transporter un fardeau précieux que nous pouvons à peine déplacer à notre état normal, nous décuplons notre énergie et nous transportons le fardeau sans penser que son poids est de beaucoup au-dessus de nos forces habituelles.

Un travail difficile ou de longue haleine que nous faisons de tout cœur s’achève avec facilité, tandis que si nous nous ennuyons, si nous pensons à autre chose, une partie de notre force est dérivée et celle qui reste à la disposition du corps physique n’est plus suffisante pour accomplir notre tâche dans de bonnes conditions; alors, non seulement nous y mettons plus de temps, mais nous nous fatiguons inutilement.

Ce que l’on fait doit être fait avec intelligence, calme, persévérance, et l’on ne doit jamais chercher à faire deux choses à la fois, quel que soit le peu d’importance de chacune d’elles, car on gaspille sa pensée et sa force et l’on ne fait bien ni l’une ni l’autre. Mulford, qui ne fut pas toujours riche, nous donne un exemple personnel de la manière dont on doit travailler.

«Dans ma jeunesse, dit-il, la première fois que je piochai un placer d’or en Californie, un vieux mineur me dit: « Jeune homme, vous vous donnez « beaucoup trop de mal, vous devriez mettre plus « d’intelligence dans votre pioche. »

« Réfléchissant sur cette remarque, je trouvai que mon labeur demandait une coopération de l’intelligence et du muscle : l’intelligence pour diriger le muscle; l’intelligence pour placer la pelle à l’endroit où elle pouvait prendre le plus de terre avec la moindre dépense de force; de l’intelligence pour lancer la pelletée de terre hors de la tranchée; et des parties infinitésimales, si l’on peut dire dans le mouvement de chaque muscle pendant ce travail. Je trouvais que plus je mettais de pensée dans la pioche, mieux je pouvais piocher, et plus ce travail devenait un jeu pour moi, et plus longtemps je pouvais le continuer. Je trouvais que lorsque ma pensée s’égarait sur d’autres objets, quels qu’ils fussent, moins j’y avais de plaisir et puis il devenait fastidieux pour moi.

« Chaque pensée est une chose faite de substances invisibles. L’acte de penser use une certaine somme de force du corps. Vous employez cette force même dans vos moments de désœuvrement… » (Vos Forces, deuxième série, p. 49.)

Pour accomplir la plus grande somme de travail en dépensant le moins de forces possible, il est donc indispensable de diriger constamment sa pensée vers le but à atteindre, de ne penser qu’à ce que l’on fait; car en dépensant inutilement de la pensée on gaspille sa force, on s’affaiblit inutilement, et tout affaiblissement est le commencement de la maladie. Il faut toujours avoir présent à la mémoire que la santé morale est solidaire de la santé physique et que le bon état de la première assure presque toujours immédiatement le bon fonctionnement de la seconde. Lorsque les deux sont bien équilibrées, nous livrons une plus grande somme de travail mieux fini, et ce travail est accompli avec une plus grande satisfaction. Nous pouvons remarquer que les médisants, les mécontents, les jaloux, les grincheux, les hargneux ainsi que les méchants à un titre quelconque, de même que les gens sombres, tristes et renfermés en eux-mêmes, ne sont presque jamais bien portants, car leur esprit est malade, empoisonné par leurs mauvaises pensées, et que cet empoisonnement se transmet au corps physique qui devient malade à son tour. C’est ainsi que lorsqu’on remonte des effets aux causes, on est obligé d’admettre avec les médecins alchimistes et les philosophes hermétiques de la fin du moyen âge que beaucoup de maladies du corps ne sont que des maladies de l’esprit, contre lesquelles tous les traitements physiques doivent presque fatalement rester sans effet. « Une grande passion à laquelle on s’adonne, dit Eliphas Lévi, correspond toujours à une grande maladie qu’on se prépare »; et lorsqu’elle est déclarée, pour la guérir, il est indispensable de soigner convenablement le moral.

Pleins d’espoir, si nous ne pensons qu’à être bons, confiants, courageux, nous attirons à nous les bonnes influences qui flottent indécises autour de nous, noire intuition devient plus certaine et plus puissante; et tout en consolidant notre santé physique dans une très large mesure, nous préparons notre réussite en affaires et assurons notre bonheur. Mais si, tristes, méfiants, craintifs, jaloux, méchants, nous ne donnons place qu’aux pensées de désespoir, de haine et de vengeance, nous attirons à nous les mauvaises influences qui nous rendent malades, préparent notre ruine et nous conduisent fatalement au malheur.

Dans ce dernier cas, le repos nous fuit souvent, autant la nuit que le jour; rien ne nous distrait, rien ne nous amuse et nous ne trouvons la tranquillité nulle part. Le cerveau reçoit constamment de l’atmosphère de pensées qui nous environne des incitations à penser aux mêmes choses et ces pensées formulées vont être envoyées à nouveau d’où elles sont venues pour revenir encore, de telle façon que l’on tourne toujours dans le même cercle vicieux, sans pouvoir en sortir. La durée de la vie des pensées considérées individuellement est certainement fort limitée; mais si les anciennes s’affaiblissent et disparaissent, elles sont constamment remplacées par des nouvelles de même nature, pleines de force et de vigueur, qui maintiennent constamment l’état d’âme à son niveau habituel et qui le font même déborder.

C’est alors la hantise sous une forme quelconque, c’est l’obsession, l’idée fixe dont le mécanisme est ainsi facile à comprendre. Le cerveau, sans cesse en activité est tour à tour un récepteur de la pensée qui lui vient et un générateur de la pensée qu’il transmet. Il se produit alors, comme dans un circuit électrique, un véritable courant de matière pensante, qui va de l’aura au cerveau et du cerveau à l’aura, ainsi que la figure 18 cherche à le faire comprendre.

Fig. 18 Circulation des pensées

Si nous pouvions voir avec les yeux du mental ou même avec ceux de l’astral, nos semblables nous apparaîtraient comme recevant et renvoyant constamment dans toutes les directions, des forces, sous la forme de rayons lumineux (Voir la figure 17); on verrait aussi que l’aura et le cerveau sont le siège de combinaisons actives, où les pensées qui ne sont pas absolument semblables s’allient, se pénètrent, se mêlent, se confondent pour former des pensées nouvelles, originales, qui vont être renvoyées avec le cachet, avec la teinte de l’individualité de chacun d’eux.

Les rayons de l’homme bon nous présenteraient une teinte claire d’un aspect agréable ; ceux de l’homme méchant seraient d’une teinte plus sombre; ils paraîtraient épais, lourds et donneraient une impression plus ou moins désagréable.

On verrait même que parmi ces derniers, quelques-uns présentent un aspect particulier. Les rayons lumineux qui les environnent semblent être plus sombres encore, plus lourds, comme s’ils étaient formés de matière plus grossière; car ils ont tendance à descendre, comme un corps pesant, de telle façon que, projetés perpendiculairement à une certaine distance du corps physique, ils retombent; et, serrés ensuite les uns contre les autres ils constituent une véritable enveloppe qui est presque imperméable aux influences du milieu dans lequel ils se trouvent. Les fous, les maniaques, les avares, les jaloux, les obsédés et tous ceux qui sont absorbés dans des idées de haine et de vengeance qui durent depuis longtemps, sont dans ce cas. Non seulement ils sont renfermés en eux-mêmes, ne vivant que par eux et que pour eux; mais il leur est à peu près impossible de comprendre quoi que ce soit en dehors de leur manie ou de leur idée fixe. On peut dire qu’ils sont fermés, qu’ils sont bouchés, ce qui justifie parfaitement cette expression triviale mais juste qu’on pourrait leur appliquer : t’en as une couche !

Les occultistes et les théosophes qui connaissent fort bien cette enveloppe, la désignent sous le nom caractéristique de coque. La figure 19 fait très bien comprendre la situation du malheureux enfermé, qui s’est ainsi séparé plus ou moins complètement du monde mental qui l’environne. Leadbeater décrit cette coque ainsi qu’il suit :

Fig. 19 La Coque

« La coque est formée par la grande masse de pensées centrées en soi, dans lesquelles l’homme ordinaire est si malheureusement embourbé. Pendant son sommeil cet homme suit généralement le même genre de pensées qui l’intéressait durant le jour, et il s’environne alors d’un mur si épais, de sa propre fabrication, qu’il ne peut pratiquement rien apprendre de ce qui se passe en dehors de lui. Parfois, mais très rarement, quelque violente impulsion du dehors, ou quelque fort désir formulé en dedans, peut entrouvrir, pour un moment, ce rideau de ténèbres et lui permettre de recevoir quelque impression bien définie; mais le brouillard se reforme autour de lui et il se reprend à rêver d’une manière incohérente. Il est évident, néanmoins, que cette coque peut être brisée suivant différentes méthodes. » (L’Homme visible et invisible, p. 45).

Nous agissons les uns sur les autres

— Recevant la pensée, elle nous arrive du dehors sous la forme de mouvements ondulatoires ayant pris naissance dans un ou plusieurs cerveaux qui ont pensé avant. Ces mouvements sont perçus par notre système nerveux et transmis à notre cerveau qui entre en vibration et reproduit en quelque sorte automatiquement la même pensée. Cette pensée étrangère se combine avec la nôtre, met notre matière astrale en vibration; et ces vibrations vont transmettre à distance, par ondulations, un mouvement de pensée nouvelle, plus ou moins originale et revêtue, comme je l’ai dit précédemment, du cachet de notre individualité.

On peut dire que l’espace est rempli d’impressions, de désirs, d’intentions, même de projets bons et mauvais qui se meuvent dans toutes les directions, et que nous attirons ou repoussons en vertu de cette loi de similitude et d’affinité que j’ai formulée : les pensées de même nature s’attirent, les pensées de nature opposée se repoussent.

Il y a donc un échange des autres à nous et de nous aux autres, de telle façon que, constamment, la nuit comme le jour, pendant le sommeil mieux encore que pendant la veille, nous recevons et renvoyons des influences qui nous façonnent, nous modifient et changent peu à peu notre manière d’être. C’est donc sur des incitations venues du dehors que nous finissons par nous faire ce que nous sommes : bons ou mauvais, heureux ou malheureux.

Le bonheur n’est pas une faveur du ciel et le malheur n’en est pas le châtiment; mais la première condition est seulement le signe apparent d’une individualité forte et supérieure, tandis que la seconde est l’indice d’une individualité faible et inférieure. Sachons donc que nous faisons nous-mêmes notre propre destinée, car la nature nous est soumise si nous savons la dominer; elle est la servante fidèle de notre volonté, elle suit le mouvement que nous lui imprimons et fait ce que nous voulons qu’elle fasse. Si nous voulons être énergiques, nous puisons en elle l’énergie; si nous voulons être courageux, nous y prenons le courage; tandis qu’agités constamment par les passions, si nous n’avons aucune énergie pour y résister, nous devenons fatalement les jouets des forces qui nous environnent.

Il n’y a donc qu’à se dire : je veux faire ceci, je veux devenir cela, et à se le répéter avec assez d’énergie, avec assez de persistance pour attirer à soi les influences utiles et repousser les autres. Le moyen est dans la pensée convenablement dirigée par la volonté. « La pensée, dit Atkinson dans la Force-Pensée, joue dans la vie humaine un rôle décisif. Elle agit tout autour de l’individu. Elle est le fil qui le relie à ses semblables et sur lequel se ramassent, pour s’y mêler et s’y fondre en un seul courant, toutes les énergies ambiantes. »

Avant d’enseigner les moyens pratiques qui vous permettront de vous servir de la pensée selon les règles voulues, il est bon de citer encore quelques faits démontrant qu’à des distances plus ou moins considérables, nous agissons les uns sur les autres beaucoup plus qu’on ne le croit généralement.

Il est de toute évidence que lorsque deux individus paraissent l’un devant l’autre, ils se font réciproquement une impression bonne ou mauvaise qui éveille en chacun d’eux la confiance ou la méfiance, la sympathie ou l’antipathie.

Lorsque ces sentiments sont bien définis, nous pouvons remarquer que, près de l’individu sympathique, surtout s’il est plus développé que nous, non seulement nous sommes bien à notre aise, mais nous nous sentons plus intelligents, meilleurs, parfois plus honnêtes; tandis que si nous sommes forcés de rester près de l’individu antipathique, nous nous sentons moins intelligents, moins bons, peut-être moins honnêtes.

L’action que les individus exercent les uns sur les autres n’est pas la même dans toutes les circonstances. Confondant l’action physique avec l’action psychique qui sont d’ailleurs fort difficiles à séparer l’une de l’autre, Du Potet s’exprime ainsi à ce sujet, dans sa Thérapeutique magnétique :

« Il est des êtres qui, placés près de vous, vous soutirent, vous pompent, absorbent vos forces et votre vie ; espèces de vampires sans le savoir, ils vivent à vos dépens. Placés près d’eux, dans la sphère de leur activité, on éprouve un malaise, une gêne qui vient de leur action malfaisante et détermine en nous, un sentiment indéfinissable ; vous éprouvez le besoin de fuir et de vous éloigner ; mais ces gens-là ont une tendance contraire ; ils se rapprochent de vous de plus en plus, vous serrent de près, se soudent à vous pour soutirer ce qu’il leur faut pour vivre…

« D’autres, au contraire, portent avec eux la vie et la santé. Partout où ils séjournent, la joie se montre et éclate, on se trouve bien dans leur voisinage ; leur conversation plaît, on la cherche, on aime à leur prendre la main, à s’appuyer sur leur bras, leur rayonnement a quelque chose de balsamique qui vous charme et vous magnétise en dehors même de votre volonté. On adopte facilement leur manière de voir, leurs opinions, sans trop savoir pourquoi, et c’est avec regret que toujours on les voit s’éloigner.»

Nous savons tous que l’exemple est contagieux. La joie se communique comme la tristesse, la vertu comme le vice, la santé comme la maladie. La croyance populaire justifie d’ailleurs cette vérité par le proverbe : Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es.

Non seulement l’exemple, mais la pensée et même la manière d’être, comme tout ce qui constitue l’être moral d’un individu, attire du milieu ambiant les pensées, les manières d’être analogues des individus de même mentalité qui fréquentent ce milieu.

Cette communication se fait même sans que nous en ayons conscience. Ainsi en proie à une profonde mélancolie, si nous pénétrons dans un milieu où tout respire la joie et le contentement, nous devenons bientôt gais. Le contraire se produit toujours d’une façon analogue dans des conditions opposées.

Au théâtre, un acteur bien pénétré de son rôle, s’imaginant être le véritable héros qu’il représente, jette l’admiration, la crainte ou la terreur parmi les spectateurs. Ceux-ci s’émotionnent, rient ou pleurent, quoiqu’ils sachent bien que le spectacle qu’ils ont sous les yeux n’est qu’une création de l’intelligence.

Aussi bien au moral qu’au physique, le plus fort a toujours un ascendant sur le plus faible et celui-ci est souvent heureux de se mettre sous la protection de celui-là.

Les effets qui ont pour cause une transmission de cette nature sont innombrables. Il suffit de s’observer et d’observer les autres, d’étudier la nature des sensations que l’on éprouve dans les différentes circonstances de la vie, pour avoir bientôt là certitude absolue que le plus grand nombre des phénomènes attribués si improprement au hasard, ne sont dus qu’à une seule et unique cause : l’influence réciproque que les individus exercent consciemment ou inconsciemment les uns sur les autres.

Si les pensées, les impressions, la manière d’être d’un individu forment une aura, un centre d’action autour de lui, comme je l’ai dit plus haut, une aura, un centre d’action plus volumineux, plus puissant, doit, en vertu des mêmes lois, se former autour d’une agglomération, d’un groupement d’individus. Ce centre d’action est évident pour tout le monde. Mulford, qui en a observé les effets s’exprime ainsi à leur sujet:

« Tout lieu de réunion, dit-il, tout salon où se rencontrent des désœuvrés plus ou moins sous l’influence d’un stimulant, tout milieu, quelle que soit sa destination conventionnelle, si l’on y ment ou si l’on y fait quelque commerce trompeur, est un réservoir de pensée inférieure. Elle en jaillit aussi réelle, quoique invisible, que l’eau qui sourd d’une fontaine… Tout groupe de gens bavardant, caquetant, répandant les scandales, est une source de pensée mauvaise, de même que toute famille où règne le désordre, les mots acrimonieux, les regards aigres, l’humeur acariâtre… Le plus pur esprit ne peut pas vivre dans un tel milieu sans en être affecté. Il faut une perpétuelle tension des forces pour y résister. On finit par s’y mêler, y être pris comme dans un filet, être aveuglé par son obscurité, accablé par le fardeau qu’il apporte. Vous avez pu remarquer vous-mêmes combien vous êtes libres de tout désir désordonné lorsque vous quittez la ville pour aller à la campagne… »

« Avec une si grande quantité d’invisible élément autour de vous, continue-t-il, c’est une nécessité de grouper ensemble des individus aux aspirations naturellement pures, qui se réuniraient souvent et engendreraient, par leur conversation ou par une silencieuse communion, un courant de pensée plus pure. Plus ils feront par une telle coopération, plus chaque membre du groupe aura de force pour se mettre à l’abri, durant la veille ou pendant la nuit, des attaques défavorables et des influences destructives environnantes. Vous constituez alors une chaîne qui vous rattache à la région spirituelle la plus haute, la plus pure et la plus puissante.

«… Le courant émis par un petit cercle d’individus bien unis et toujours d’accord est d’une valeur inestimable. C’est la pensée la plus puissante ; c’est une partie de la pensée et de la force des sages; puissants et bienfaisants esprits qui seront attirés vers votre groupe et qui viendront à votre aide dès que vous en manifesterez le désir. Ce courant purifiera votre intelligence, vous donnera de la vigueur, détruira la maladie, et vous suggérera des idées et des plans dès que vous en manifesterez le désir… La génération de pensées nobles et pures émises en commun, la recherche de la vérité, le désir du bien universel purifient l’intelligence, accroissent l’énergie, préservent de l’erreur et des pierres d’achoppement, améliorent la santé et communiquent une puissance qui attire tous les biens matériels.»

Au temps où la foi régnait en souveraine, le christianisme, si admirablement organisé, a trouvé dans le groupement d’individus unis dans la même pensée la force suffisante, non seulement pour conquérir une grande partie du monde, mais aussi pour élever le niveau intellectuel et moral, donner l’espoir d’un avenir meilleur; et par l’espérance qu’elle mettait dans les cœurs, augmenter le bonheur de chacun.

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