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Méthotriméprazine, posologie et contre-indications.

    Nom commercial: Nozinan.

    Ordonnance requise

    Indications thérapeutiques
    On emploie la méthotriméprazine à cause de son effet tranquillisant chez les patients agités ou hyperactifs, surtout si ces symptômes sont alliés à un état psychotique ou à une dépression grave. On l’utilise aussi comme analgésique (principalement en injection) pour diminuer la douleur, pour augmenter l’effet de l’anesthésie avant une opération, pour empêcher les vomissements ou pour induire le sommeil. La méthotriméprazine peut être utilisée par voie orale et aussi en injection.

    Posologie habituelle
    Lorsque le médicament est pris sous forme de comprimé comme agent antipsychotique, tranquillisant ou sédatif, les doses varient entre 6 et 25 mg par jour. Elles seront réparties en trois prises, au moment des repas. Si on doit faire face à un état plus critique, la dose totale pourra augmenter à 50 ou même 75 mg par jour en 2 ou 3 prises.

    Si on doit prendre plus de 100 ou 200 mg en début de traitement, ceci devra se faire en gardant le lit pour quelques jours (on doit habituellement être hospitalisé) et la médication est alors parfois donnée sous forme d’injection.

    Le médicament peut mettre deux à trois semaines avant d’agir pleinement.

    Contre-indications
    On devrait éviter d’utiliser la méthotriméprazine si on souffre de maladies cardiaque, rénale ou hépatique graves, si on reçoit déjà une forte dose de tranquillisant, de narcotique ou de tout autre médicament susceptible de produire une dépression du système nerveux central. On l’évitera aussi si on souffre d’anomalie sanguine ou si on se connaît une hypersensibilité à ce type de médicaments.

    La grossesse et l’allaitement représentent des contre-indications relatives à l’usage de ce médicament, de même que le glaucome et l’hypertrophie prostatique; dans ces cas, la personne qui l’utilise doit être suivie de plus près. Quant à l’épilepsie, elle exige un suivi plus attentif et probablement une augmentation de la médication anticonvulsivante.

    Effets secondaires possibles
    La méthotriméprazine produit souvent une sensation d’assoupissement et de sédation; celle-ci diminue habituellement après quelques semaines de traitement ou avec un ajustement du dosage. On peut aussi en réduire l’impact en prenant une plus forte dose au coucher et en réservant les plus faibles doses pour le jour.

    Lorsque des doses de plus de 100 mg sont utilisées en début de traitement, on peut expérimenter de l’hypotension grave; c’est pourquoi on doit généralement être hospitalisé et garder le lit quelques jours. A plus faible dose, on souffrira peut-être d’étourdissements, si on se lève rapidement; on les contrôlera en se levant lentement.

    On peut aussi rencontrer les effets secondaires suivants: de la sécheresse de la bouche (on la soulage en mâchant de la gomme, en buvant ou en suçant de la glace), de la constipation, une hypersensibilité à la chaleur (on veillera à ne pas trop se réchauffer), une allergie ou une hypersensibilité au soleil (on l’évitera ou on utilisera un écran solaire), une altération des menstruations ou du désir sexuel, une inhibition de l’éjaculation, une production de lait et parfois une augmentation de poids.

    Il arrive que se développé une réaction caractérisée par de la désorientation, de l’euphorie, des maux de tête, de la faiblesse, une élocution difficile; on devra en avertir son médecin. On doit aussi le prévenir si on développe les signes suivants:

    -de la fièvre, un mal de gorge et des ulcères dans la bouche, qui laissent supposer une maladie du sang;

    -une accélération du rythme cardiaque;

    -une coloration jaune des yeux ou de la peau; elle laisse supposer un problème au niveau du foie;

    -une réaction allergique; elle se manifeste souvent par une éruption cutanée;

    -une faiblesse inhabituelle ou des mouvements désordonnés au niveau du visage, des mains et de la langue, associés à une rigidité

    musculaire et souvent au besoin de bouger;

    -une difficulté à uriner.

    Ce médicament colore souvent l’urine en brun rougeâtre ou rosé; il s’agit là d’un effet sans gravité.

    Interactions médicamenteuses
    La méthotriméprazine augmente l’effet sédatif et analgésique des médicaments suivants: les tranquillisants, les analgésiques narcotiques ou non (incluant l’AAS), les somnifères, les barbituriques, les anti-histaminiques, le Marplan, le Nardil et le Parnate. Leur association peut aussi produire un épisode d’hypotension.

    L’association de méthotriméprazine aux médicaments hypotenseurs (et plus particulièrement la guanéthidine et le méthyldopa) peut causer de l’hypotension grave.

    On évitera d’utiliser concurremment la méthotriméprazine et l’épinéphrine, l’atropine, la scopolamine et la succinylcholine (un relaxant musculaire). Si on l’utilise en même temps qu’un antiépileptique, on aura probablement à ajuster la médication antiépileptique.

    Précautions
    A cause du risque de somnolence, on évitera l’utilisation de machines ou de véhicules demandant de l’attention ou de la précision.

    Si on doit utiliser ce médicament pendant une longue période de temps, le médecin devrait effectuer régulièrement des tests pour vérifier l’état du foie et la formule sanguine, celle-ci plus particulièrement durant les 2 ou 3 premiers mois de traitement.

    L’alcool augmente l’effet de somnolence de la méthotriméprazine.

    Ce médicament peut fausser les tests de grossesse et donner de faux positifs.

    Jugement global
    Considérons d’abord l’utilisation psychiatrique des phénothiazines. Comme tous les autres médicaments psychiatriques, elle soulève différents problèmes et entre autres ceux de notre ignorance face à la maladie mentale et du peu de ressources dont nous disposons pour l’aborder. Il est certain que ce médicament produit un effet tranquillisant, il est certain aussi qu’il modifie notre façon de réagir, de sentir, d’être. Il ne peut non plus prétendre régler l’origine du déséquilibre émotif, mais c’est un moyen qu’on peut choisir d’utiliser, selon les avantage qu’on en tire et malgré les effets secondaires dont il nous afflige. Ce genre de médicament peut être un moyen qu’on utilise à court terme, on peut aussi l’envisager comme une solution à plus long terme, alors que d’autres personnes le rejetteront totalement. Il apparaît cependant que les solutions qu’on peut envisager parallèlement ou en remplacement de ce type de médicaments demandent un grand investissement émotif et aussi très souvent s’étendent sur de longues périodes de temps.

    La psychiatrie non chimique, la psychanalyse et différentes thérapies psychologiques sont des ressources qu’on a sûrement avantage à considérer. Elles s’adressent plus à l’origine ou au vécu de la maladie, et n’agissent pas seulement au niveau du symptôme.

    Quand on choisit la voie médicamenteuse, les phénothiazines s’avèrent des médicaments puissants susceptibles de produire beaucoup d’effets secondaires mais qui restent efficaces pour les différentes applications qu’on leur connaît. Ils ne devraient jamais être utilisés à la légère, sans connaître les risques liés à leur emploi ni sans la surveillance d’un médecin compétent.

    En effet il arrive que certaines réactions graves se développent sans qu’on en connaisse les facteurs favorisants. Ainsi la dyskinésie tardive (des mouvements involontaires affectant surtout le visage), souvent irréversible, se déclare parfois sans qu’il semble y avoir de lien avec la durée du traitement ou le dosage employé.

    II semble qu’il n’existe pas d’avantages à utiliser une association de ce type de tranquillisants; on devra s’en tenir à l’usage d’un seul, en sachant que la réaction à un médicament varie beaucoup d’un individu à un autre; il s’agit alors de trouver celui qui nous convienne.

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