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Mézérêon, Vérâtre, Ciguë.

    Le mézérêon, bois gentil, lauréole femelle, ou faux garou (Daphne mezereum), de la famille des Thyméléacées, est un arbrisseau des bois montueux de la France, qui vient en terrains humides et profonds et dont les fleurs apparaissent avant les feuilles. L’étymologie de son nom générique est intéressante: en grec, Daphné est la nymphe qui, poursuivie par Apollon, se tramforma en laurier, et mezereum est un mot arabe signifiant « qui tue» et qui se rapporte à l’èvidenee au caractère vénéneux de la plante. Le mézérêon a toujours été considéré comme une plante médicinale, dès Galien, Théophraste et Dioscoride; mais au XVIe siècle, les médecins mirent l’accent sur sa toxicité, et actuellement on n’emploie plus le mazérêon en usage interne (comme dépuratif et antirhumatismal), et seulement avec beaucoup de précautions et sous contrôle médical en usage externe.

    La drogue est constituée par l’écorce récoltée à l’automne ou. selon d’autres auteurs, au printemps, sous forme de longues bandes. Celle-ci contient une substance résineuse âcre et irritante qui agit donc, en usage externe, comme un vésicant énergique: jadis on préparait à partir de l’écorce une poudre au pouvoir sternutatoire. Signalons enfin que les petits fruits, drupes écarlates et très tentantes, ont une saveur brûlante et peuvent entraîner. lorsqu’on en mange une dizaine, un empoisonnement souvent mortel.

    Le vérâtre, ellébore blanc ou varaire (Veratrum album) est une Liliacée vénéneuse des prairies et pâturages humides des montagnes de l’Europe tempérée, qui n’a rien de commun avec l’ellébore véritable ou rose de Noël, Renonculacée des terrains calcaires des montagnes de l’Europe. Veratrum signifie en latin « vraiment noir »: c’est donc la couleur du rhizome qui a donné son nom générique à la plante; c’est d’ailleurs aussi la partie riche en principes actifs et qui constitue la drogue. Récolté en automne, coupé en morceaux et séché, le rhizome contient un grand nombre d’alcaloïdes, parmi lesquels la jervine, la rubijervine, la vératralbine, la vératrine ou cévadine.

    L’ellébore blanc agit sur le système cardiovasculaire et respiratoire, sur l’appareil rénal, sur les muscles du squelette et les muscles lisses, sur le système nerveux et sur la régulation thermique. Sur la peau et les muqueuses, il se comporte comme un révulsif, anesthésique et sternutatoire.

    La ciguë, grande ciguë ou ciguë officinale (Conium maculatum) est une Ombellifère com­mune dans toute l’Europe, qui pousse dans les terres arides et dans les décombres. On sait que les Grecs préparaient avec ses fruits le poison destiné aux condamnés à mort, Socrate étant le plus célèbre d’entre eux. Depuis très longtemps, la ciguë était utilisée comme antispasmodique narcotique et antitétanique: mais par suite de nombreux cas d’empoisonnement, on a retiré cette plante de la pharmacopée populaire. La drogue est constituée pratiquement par toute la plante, en particulier par les feuilles et par les fruits. Ce n’est que sous un contrôle médical constant que l’on doit préparer, en vue d’usage interne, des infusions, extraits fluides et teintures pour soigner coqueluches, névralgies, tétanos, asthme, épilepsie et toux convulsives, ainsi que la maladie de Parkinson post-encéphalitique.

    L’usage externe est toutefois plus courant: on exploite alors les propriétés anesthésiques et vésicantes des feuilles avec lesquelles on prépare des cataplasmes, des emplâtres et des pommades pour les névralgies, les ulcères scrofuleux et pour combattre l’herpès zoster.

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