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Plantain, Bugrane, Aspérule.

    Parmi les différentes espèces de plantains, certains auteurs ne prennent en considération que le plantain majeur ou plantain commun ou grand plantain (Plantago major), d’autres le plantain lancéolé ou petit plantain ou herbe à cinq côtes (P. lanceolata), d’autres enfin le plantain moyen ou langue d’agneau (P. media).

    Toutes trois présentant, selon l’opinion commune, des propriétés analogues, nous les traiterons ensemble. Ces herbacées vivaces, appartenant à la famille des Plantaginacées, sont extrêmement communes, surtout les deux premières. On les rencontre dans les endroits incultes et les prés, et la première se trouve même sur les chemins de campagne.

    Déjà connu par les plus grands médecins de l’Antiquité, de Dioscoride et Pline jusqu’à Galien, le plantain fut plus tard utilisé par l’École salernitaine comme astringent dans les métrorragies ou pour simuler la virginité chez les jeunes filles qui l’avaient perdue. De nos jours, il est surtout employé comme diurétique, topique et astringent. Il entre dans la composition d’infu­sions ou d’emplâtres destinés à soigner des ulcères, des pustules ou des piqûres d’insectes. Il peut aussi servir à la fabrication de collutoires pour gargarisme ou de solutions efficaces contre les conjonctivites. On pense généralement, et avec raison, que le plantain possède de vastes possibilités qui ne sont pas assez exploitées actuellement.

    Des recherches scientifiques adéquates, approfondissant ses propriétés, devraient être pratiquées, afin que l’on puisse élargir son usage.

    La bugrane, ononis, tenon ou arrête-bœuf (Ononis spinosa ), famille des Papilionacées, est une herbacée vivace, très largement répandue en Europe, en Afrique du Nord et au Proche­Orient. Elle est assez commune dans les herbages et les endroits incultes de basse montagne. La drogue est extraite des racines, qui peuvent atteindre une longueur de 50 centimètres et un diamètre de un centimètre. Elle renferme quelques saponines, un tanin, de l’acide citrique et des huiles essentielles. Les médecins de l’Antiquité classique connaissaient déjà la bugrane et s’en servaient comme diurétique pour soigner les calculs rénaux.

    On peut utiliser l’infusion, à laquelle on ajoute souvent du fenouil. Mais certains auteurs pensent que la plus grande partie des principes actifs est éliminée par évaporation, et ils préfèrent utiliser l’extrait fluide ou un sirop.

    L’aspérule odorante, ou hépatique ou reine des bois ou encore petit muguet (Asperula odorata), famille des Rubiacées, est une petite herbacée vivace à diffusion européenne et proche­orientale. C’est une plante des sous-bois, où elle se développe parfois jusqu’à former d’immenses tapis aux fleurs blanches, en forme d’étoiles. Le fruit est très caractéristique, tuberculeux, double et couvert de poils recourbés. On utilise la plante toute entière, récoltée au moment de la floraison ou, selon d’autres auteurs, juste avant. Riche en coumarine, elle exhale une odeur caractéristique, mais seulement lorsqu’elle est desséchée. On utilise l’infusion, obtenue par macération à 5 % dans l’eau ou le vin (c’est par ce procédé que l’on fabrique, en Autriche et en Allemagne, le « Mai­trank », boisson de mai, et le « Waldmeisterbowle »). C’est un diurétique et un antiseptique rénal.

    De plus, comme les autres drogues contenant de la coumarine, c’est un sédatif et un antispasmodique légèrement hypnotique. Elle est donc indiquée contre les insomnies et l’érectisme, et plus particulièrement chez les personnes fragiles comme les vieillards, les enfants et les convalescents.

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