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Scille et Adonis.

    La scille, squille ou oignon marin (Seilla maritima ou Urginea maritima), de la famille des Liliacées, est une plante typiquement méditerranéenne qui se développe près des côtes sablonneuses ou rocheuses, rarement à l’intérieur des terres.

    Il existe deux types de seilles qui diffèrent par la taille du bulbe: la scille blanche ou scille femelle, dite aussi d’Italie, a un petit bulbe de la grosseur d’un oignon; la scille rouge ou scille mâle, dite aussi d’Espagne, a un bulbe énorme qui atteint parfois la taille d’un melon et pèse jusqu’à 3 ou 4 kg.

    La scille blanche, répandue en Asie mineure, en Grèce, à Malte et en Espagne, se trouve très rarement en France. La rouge est plus fréquente dans les régions méridionales et insulaires. On la trouve parfois en abondance sur les rivages arides de la Méditerranée. La scille est véné­neuse, surtout lorsqu’elle est fraîche.

    La drogue est fournie par le bulbe (le Scillae bulbus des pharmacopées officielles), ramassé en août, avant la floraison qui se produit généralement après les grosses pluies de la fin de l’été. Ce bulbe est coupé en tranches et séché. La scille est l’un des « simples» les plus anciennement utilisés par les populations du bassin méditerranéen. Théophraste et Pline la citent pour son action diurétique, Dioscoride la conseille pour l’hydropisie et l’asthme, Charlemagne parle de son emploi comme emménagogue. Cependant, c’est son action cardiotonique qui est la plus importante, découverte vers la fin du XVIIIe siècle.

    Cette action est très semblable à celle d’autres plantes comme la digitale, le laurier-rose, le strophantus, le muguet et l’adonis printanier. Il ne faut cependant pas considérer la scille comme un simple succédané de la digitale. Outre son action diurétique, elle a une application dans les éclampsies toxigravidiques. Les préparations, connues depuis très longtemps, et encore en usage de nos jours, sont le vin, le vinaigre et l’oxymel de scille. Enfin, notons que le bulbe du scille rouge sert à fabriquer des raticides, emploi curieux et tout à fait particulier.

    Les adonis, herbacées de la famille des Renonculacées, ont également une action proche de celle de la digitale. Le plus important, l’adonis printanier (Adonis vernalis), se développe dans les régions montagneuses, en Espagne et en Europe centrale.

    En France, on le rencontre dans les Cévennes et en Alsace, mais il est assez rare. Plus commun est l’adonis d’automne ou goutte de sang, qui, malgré son nom, fleurit également en été; l’adonis d’été (Adonis aestivalis ), à fleurs rouges également que l’on trouve dans les champs, à la période des moissons, dans le nord-est et le centre du pays; et enfin l’adonis des Pyrénées (Adonis pyrenaica ) dont les fleurs jaunes s’épa­nouissent dans les rochers et les pâturages des Alpes méridionales et des Pyrénées.

    Mais c’est l’adonis printanier qui intéresse surtout les pharmacologues. En France, comme il est très peu répandu, il n’a jamais pris place dans la médecine populaire, contrairement aux pays du centre et du sud-est de l’Europe où il a connu des emplois très anciens, tant comme diurétique que comme succédané de l’ellébore noir. On utilise toute la plante, ramassée juste avant la floraison. Elle contient deux glucosides, l’adonidoside et l’adonivernoside, autrefois confondus sous le nom d’adonidine, des saponines, des résines et des acides gras. C’est un cardio­tonique qui, dans les cures prolongées, permet d’interrompre la digitale.

    On s’en sert également comme diurétique pour résorber des œdèmes dus à une insuffisance cardiaque.

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