Aller au contenu

Taminier, Asaret.

    Le taminier, appelé aussi tamier, sceau de Notre-Dame, racine ou vigne vierge, vigne ou bryone noire, ou enfin, dans le peuple, racine de femmes battues, parce qu’on emploie sa racine rapée comme résolutive dans les contusions (Tamus communis ), est une plante grimpante de la famille des Dioscoracées, très commune, répandue dans toute l’Europe et le bassin méditerranéen.

    On extrait les principes actifs de la racine longue, charnue, tubéreuse et noire. L’un de ces principes actifs appartient au groupe des saponines et a une action émétique et purgative. Cette plante est pratiquement délaissée par les herboristes. Cependant, la médecine populaire et une longue expérience ont prouvé ses remarquables vertus vulnéraires et résolutives.

    Il y a quelques dizaines d’années encore, on attribuait à l’asaret, ou cabaret, rondelle, oreillette, oreille d’homme ou nard sauvage (Asarum europaeum) des vertus émétiques notables; son nom de cabaret lui vient justement de l’usage qu’on en fait dans certains pays pour faire passer l’ivresse. Mais elle était assez peu recherchée car, une fois cueillie, cette plante perd rapide­ment son activité thérapeutique. Mais, presqu’à la même époque, on réussissait à isoler les deux principes actifs fondamentaux, l’asarone et une huile essentielle. Le premier, très volatile, disparait en grande partie par évaporation et est facilement éliminé; il n’est pas toxique et agit comme émétique et, secondairement, comme expectorant. Le second, au contraire, est toxique et peut provoquer des néphrites, des métrites, des congestions des organes internes et même la mort. Il est donc à déconseiller comme remède populaire. L’asaret est une Aristolochiacée qui se développe en Europe centrale et méridionale et en Asie occidentale. Chez nous, on le trouve dans les bois humides à l’est, dans le Jura, les Alpes et plus rarement en Auvergne. Les Grecs connaissaient certainement l’asaret, mais ne le considéraient pas comme une plante thérapeutique; l’étymologie de son nom est, à l’évidence, grecque et indique que cette plante ne pouvait en aucune façon servir à tresser des couronnes.

    Cette idée se retrouve chez les Latins et Pline affirme, dans un passage de sa volumineuse Histoire Naturelle: « Asaron invenio vocitari, quoniam in coronis non addatur » (« j’apprends qu’on le nomme habituellement Asaret parce qu’on ne le trouve pas dans les couronnes »).

    Les parties de la plante utilisées en pharmacologie sont d’abord le rhizome, récolté d’avril à août, ou mieux encore en automne, puis les feuilles, cueillies, elles, d’avril à août. Comme on l’a déjà dit, l’asaret, administré sous forme de poudre, était conseillé autrefois comme émétique efficace ou comme un excellent expectorant, à faibles doses. Après les récentes découvertes. que l’on doit essentiellement à des auteurs polonais, il faudrait éviter l’emploi de l’asaret comme émétique. Mais sa vertu expectorante reste toujours très valable. On est, en effet, arrivé à démontrer que l’action émétique est due surtout à l’huile essentielle qui n’agit pas « directement sur le centre du vomissement, mais périphériquement sur les terminaisons émético-sensitives de la muqueuse gastrique ». Ce qui a conduit à déconseiller l’emploi de l’asaret comme émétique est la dose élevée d’huile essentielle qu’il faudrait administrer et qui peut donner lieu à des troubles très graves sur les organes dont le rôle est d’éliminer cette même huile, en particulier les reins et les poumons.

    Des doses très faibles suffisent au contraire pour que l’asaret puisse développer ses vertus expectorantes et il est donc recommandé dans les bronchites sèches ou chroniques et dans les cas de laryngo-trachéites.

    0 0 votes
    Évaluation des articles
    S’abonner
    Notifier de
    guest
    0 Commentaires
    Commentaires en ligne
    Voir tous les commentaires
    0
    J'aimerais vos pensées, s'il vous plaît commentezx
    ()
    x