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Ail, Sauge, Sauge sclarée.

    Le nom d’ail, donné au très commun Allium Sativum qui est largement cultivé dans les régions méridionales pour ses vertus culinaires, dériverait, selon Sweet, du celtique al! « brûlant », à cause de la saveur de son bulbe. Le lieu d’origine de cette plante est plus controversé: Linné propose la Sicile, Kunth l’Égypte; De Candolle affirme que, à l’état sauvage, il existe seulement dans le désert de Khirghizie (Asie centrale) alors que Wallich, lui, assure l’avoir rencontré en Inde. Ce qui est sûr, c’est que l’ail a été utilisé depuis les temps les plus reculés aussi bien dans l’alimentation qu’en médecine. Les Égyptiens, les Grecs, les Romains le cultivaient en grandes quantités et ils appréciaient ses vertus thérapeutiques. Dioscoride et Pline vantent son action tonique, diurétique, antiasthmatique et vermifuge; au Moyen Age, il acquit même la réputation de guérir la surdité. Il faut noter que ces applications et emplois très anciens ont été confirmés en grande partie de nos jours par des études pharmacologiques et des expérimentations cliniques. La drogue de cette Liliacée se trouve dans le bulbe, ou plus exactement dans les caïeux ou gousses qui le forment. Ceux-ci sont composés de deux tiers d’eau, de substances azotées, de quelques lipides et de presque un tiers de glucides.

    Les principes actifs proviennent d’une huile essentielle et de composés sulfurés. L’ail a une action stimulante, digestive, vermifuge; il favorise la sécrétion des bronches et agit comme vasodilatateur, d’où l’application de certaines préparations aux bronchites asthmatiques et à l’artériosclérose. En usage externe, le suc dilué est un excellent désinfectant des plaies.

    Salvia, «celle qui sauve» : son nom seul résume la confiance immense dont la sauge (Salvia officinalis ), de la famille des Labiacées, a joui parmi les Anciens; on l’appelle aussi herbe sacrée, thé d’Europe ou thé de la Grèce. Au Moyen Age, elle était également très estimée et les capitulaires de Charlemagne en conseillaient vivement la culture, ce qui contribua à sa diffusion en Europe centrale et septentrionale. En réalité, c’est une espèce typique de l’Europe méridionale, mais, au prix de soins particuliers, elle se développe aussi loin de son climat naturel. La drogue est constituée par les feuilles qu’on recommande de cueillir à la fin du printemps avant que les fleurs ne s’épanouissent complètement. Les feuilles ont une odeur agréable et une saveur légèrement amère.

    Son emploi culinaire comme condiment aromatique et stimulant de l’appétit est bien connu. Elle agit en outre sur les dyspepsies et les atonies gastro-intestinales. Elle a enfin un effet hypoglycémiant, emménagogue, cholagogue, vulnéraire, sans parler de son action astringente et antiseptique. Grâce à cette dernière propriété, on l’utilise contre les infections de la cavité buccale et contre les hémorragies des gencives.

    Ce que l’on vient de dire pour la sauge est également valable pour la sauge carée ou orvale, toute bonne, grande sauge, (Salvio Sclarea), Labiacée répandue en Europe méridionale et en Asie du sud-ouest. La drogue est fournie par la fleur dont on extrait une essence utilisée en parfumerie et en distillerie. La sauge sclarée, utilisée comme condiment et pour parfumer les vins et les liqueurs, est également appréciée pour ses vertus stomachiques, antisudorifères et emménagogues.

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