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Diazépam, posologie et contre-indications.

    Nom commercial: Apo-Diazépam, Diam, D-Tran, E-Pam, Meval, NéoCalme, Novodipam, Rival, Serenack, Stress-pam, Valium, Vivol.

    Ordonnance requise

    Indications thérapeutiques
    On utilise habituellement le diazépam pour soulager les symptômes liés à l’anxiété. On pourra ainsi améliorer les symptômes suivants: l’inquiétude excessive, la tension, l’irritabilité, une difficulté à se concentrer, l’agitation, l’insomnie, les tremblements, l’essoufflement, des palpitations, un rythme cardiaque irrégulier, des maux de tête, des douleurs abdominales ou thoraciques, des nausées, de la diarrhée ou un besoin d’uriner souvent.

    Malgré le fait qu’il soit surtout utilisé comme médication de jour, il peut aussi induire le sommeil lorsqu’on l’utilise à une dose un peu plus forte. Parfois aussi on se servira de l’effet relaxant musculaire ou anticonvulsivant du diazépam (en injection, en cas d’urgence). Enfin il s’emploie parfois pour faciliter le sevrage d’alcool.

    Posologie habituelle
    La marge de dosage du diazépam est extrêmement large et peut varier beaucoup d’un individu à un autre. Il peut être utilisé à raison de 6 à 40 mg par jour. On l’a souvent employé en doses fractionnées à raison de 3 ou 4 fois par jour, mais il semble maintenant qu’une seule dose puisse être administrée au coucher et, éventuellement, une autre plus faible durant la journée. Une dose de 10 mg serait suffisante pour provoquer le sommeil.

    Contre-indications
    Les personnes souffrant de myasthénie grave ou de glaucome à angle aigu ne devraient pas utiliser le diazépam. De même, les femmes enceintes et probablement celles qui allaitent devraient s’en abstenir, à cause des effets possibles sur le foetus ou le jeune enfant.

    Ce médicament ne devrait jamais être donné aux enfants de moins de 6 ans.

    Il est préférable d’éviter son emploi chez les personnes qui souffrent de schizophrénie ou de dépression, ou qui ont des tendances en ce sens.

    Comme certaines recherches montrent que le diazépam pourrait accélérer la croissance des cellules cancéreuses, les malades atteints de cancer devraient donc éviter ce médicament.

    Effets secondaires possibles
    Les effets les plus fréquents sont l’assoupissement, la sédation, la fatigue, des étourdissements et de l’incoordination des mouvements. D’après des recherches récentes, il semble que la perte de mémoire consécutive à l’absorption d’une dose de diazépam soit considérable — pendant au moins 5 heures et demie — si bien qu’il serait recomman- dable que les gens en situation d’apprentissage évitent ce médicament. Certains utilisateurs éprouvent aussi parfois une sensation de légèreté dans la tête, de la confusion, une sécheresse de la bouche, un goût amer, une vision embrouillée, de la dépression, de la douleur dans les articulations ou à la poitrine, de l’incontinence urinaire, une perturbation des menstruations et de la fonction sexuelle.

    Il est possible que des gens expérimentent des réactions paradoxales d’excitation, de poussées d’agressivité, d’hallucinations et de spasticité musculaire pouvant nécessiter l’arrêt du médicament.

    Interactions médicamenteuses

    Le diazépam augmentera les effets des médicaments suivants:

    les autres sédatifs, somnifères, antidépresseurs et narcotiques

    les anticoagulants oraux; il faut alors ajuster leur dose. Les médicaments suivants augmenteront l’effet du diazépam:

    le disulfiram, les antidépresseurs et la cimétidine. Si le diazépam est pris en même temps que

    les anticonvulsivants, il peut y avoir une augmentation des crises convulsives;

    le Parnate, le Nardil et le Marplan, on peut se trouver face à une grande sédation ou bien à une excitation paradoxale avec des convulsions.

    Précautions

    La cigarette et le café diminuent les effets du diazépam.

    Le diazépam peut provoquer de la somnolence et de l’incoordination motrice. Il peut entraver l’utilisation de véhicules automobiles ou de toute autre machine exigeant de l’attention.

    L’alcool augmente l’effet de somnolence du diazépam.

    Les personnes âgées et les gens dont la fonction rénale ou hépatique est déficiente devraient utiliser des doses plus faibles de ce médicament, ou bien lui en préférer un qui possède une durée d’action moins longue (lorazépam ou oxazépam par exemple), à cause des risques d’accumulation du diazépam.

    On observe assez souvent une réaction de sevrage lorsqu’on cesse l’administration du diazépam, parfois même après seulement 2 semaines de traitement continu. A cause de la longue durée d’action du médicament, cette réaction pourra se manifester plusieurs jours après l’arrêt du diazépam.

    Les symptômes suivants peuvent alors se rencontrer: dépression, anxiété, agitation, sommeil et rêves perturbés. On pourra probablement amoindrir cette réaction en diminuant les doses progressivement. De plus, la dépendance se créera moins facilement si on utilise de faibles doses.

    Il semble que le diazépam ne soit plus efficace après un mois de traitement. Après cette période, son efficacité serait alors liée à l’effet placebo . On devrait donc essayer de limiter l’usage du diazépam à quelques jours, selon la durée et la gravité de la crise à traverser; et dès que l’effet recherché est atteint, en diminuer progressivement le dosage.

    Alternatives
    L’anxiété, la nervosité et la tension sont des symptômes. Ils existent à des intensités différentes. L’anxiété qui peut être aidée par l’emploi d’un tranquillisant s’appelle anxiété situationnelle; elle se manifeste en période de crise, par exemple lorsqu’on perd un être cher, quand on doit déménager, lorsqu’on a à affronter une situation financière difficile, un travail stressant.. .les exemples sont faciles à trouver.

    Une nouvelle situation demande une adaptation et peut souvent susciter de l’inquiétude… jusqu’à ce qu’on trouve un équilibre ou une solution au problème. Un tranquillisant peut aider à traverser ces périodes difficiles; il ne remplace cependant pas l’adaptation ou la solution du problème; il ne fait que masquer la situation difficile.

    Parfois aussi, l’inquiétude et la tension s’accumuleront petit à petit et deviendront une angoisse diffuse et continue, qui peut requérir alors un traitement plus approfondi.

    Il est certain qu’on aura avantage à trouver d’où origine la nervosité (ce n’est pas toujours évident) et à voir comment et dans quelle mesure on peut corriger la situation. Certains outils peuvent être une aide précieuse: une méthode de relaxation peut contribuer à maîtriser la nervosité et donner le calme nécessaire pour stimuler une nouvelle approche de la situation.

    Parfois une thérapie psychologique sera nécessaire et positive. Parfois aussi des changements au niveau du quotidien (un meilleur partage des tâches ménagères, une pause au travail…) joueront un rôle positif. En résumé, l’action directe sur le concret de la vie ne sera jamais remplacée par une pilule, et les outils mentionnés plus haut peuvent aider à avoir plus de prise sur la vie et ses émotions, peuvent aider à affronter les aléas du quotidien sans “perdre les pédales”. Les médicaments, par contre, peuvent servir à fuir et à “se mettre la tête dans le sable”.

    Jugement global
    L’utilisation des tranquillisants est sûrement controversée. Il est clair que le diazépam et les autres tranquillisants qui lui sont apparentés (clorazépate, chlordiazépoxide, oxazépam, lorazépam…) présentent de nets avantages lorsqu’on les compare aux barbituriques utilisés antérieurement. Ils comportent beaucoup moins de dangers lors d’ingestion massive, et leur capacité de créer une dépendance physique, même si elle existe, est beaucoup plus faible qu’avec les barbituriques. On peut cependant remettre en question leur usage actuel, à cause de son ampleur. La publicité que les compagnies adressent aux médecins leur suggère petit à petit qu’à peu près tout le monde peut tirer avantage de l’usage de ce médicament: la femme à la maison qui s’ennuie, la secrétaire surmenée, le jeune cadre débordé, le patient souffrant d’angine ou d’ulcère, le vieillard oublié… et le réflexe se développe de prescrire de façon de plus en plus générale du diazépam.

    Or il semble que le diazépam et les autres benzodiazépines (c’est ainsi qu’on appelle cette famille de tranquillisants) puissent soulager de façon plus efficace l’anxiété situationnelle; c’est en fait le type de pathologie qui est bien contrôlée par un placebo et un grand nombre de médecins utilisent justement les benzodiazépines pour cet effet, parce qu’il n’existe pas de solution spécifique qu’ils connaissent, parce qu’ils se trouvent démunis et ne l’avouent ni à leurs patients ni à eux-mêmes.

    Les benzodiazépines ne devraient pas être utilisées lorsque l’anxiété est causée par une dépression ou de la schizophrénie. De plus, on remet en question leur usage à long terme pour diminuer ou affronter l’angoisse générale face à la vie et on s’inquiète de la dépendance psychologique qui l’accompagne.

    Bien sûr, l’usage des tranquillisants ne devrait pas empêcher le recours à d’autres approches, mais il reste aussi que certaines personnes vivent mieux malgré la présence de cette fameuse dépendance, et à ce moment, le recours à une aide chimique peut avoir de la valeur et c’est une solution que nous avons la liberté de choisir.

    Cependant on se méfiera quand même de la tendance générale qui consiste à utiliser une médication comme premier recours; il y a là le risque d’évacuer la signification de l’angoisse ou de l’anxiété, qui sont des signaux d’alarme que nous envoie notre corps.

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