L’églantier et l’argousier sont deux arbustes qui ont des propriétés médicinales très différentes, bien qu’ils aient une caractéristique en commun: ils possèdent tous deux des fruits très riches en acide ascorbique, c’est-à-dire en vitamine C.
L’histoire de cette vitamine, ainsi que celle de toutes les vitamines d’ailleurs, est très récente; leur découverte remonte en fait à une soixantaine d’années, même si leur présence dans certains aliments était déjà reconnue intuitivement depuis plusieurs siècles déjà.
C’est le Polonais Funk qui, en 1910, a donné le nom de vitamines à des substances très complexes qui, bien que présentes en quantités minimes dans le règne végétal et le règne animal, jouent un rôle essentiel dans les organismes animaux, et donc chez l’homme, parce qu’elles règlent des fonctions vitales d’une importance capitale. Les organismes animaux ne sont pas capables de synthétiser par eux-mêmes les vitamines; c’est par l’intermédiaire des aliments végétaux qu’ils en absorbent, directement ou sous forme de provitamines transformées en vitamines seulement dans un deuxième temps. On a dénombré à ce jour environ une vingtaine de vitamines qu’on peut classer en deux grands groupes principaux: le groupe des vitamines hydrosolubles, c’est-à-dire solubles dans l’eau, qui comprend la vitamine C et le complexe B, et le groupe des vitamines liposolubles, c’est-à-dire solubles dans les matières grasses et dans leurs solvants, qui comprend les vitamines A, D, E et K.
L’importance de la présence simultanée dans l’organisme humain, ou animal en général, des vitamines est confirmée par l’apparition de troubles graves de diverse nature en cas de carence de ces vitamines (avitaminose et hypovitaminose).
Chaque vitamine a en effet sa fonction: la vitamine A est dite antixérophtalmique, de la croissance et anti-infectieuse; le complexe vitaminique B est un activateur de l’assimilation des glucides, et chaque constituant de complexe B possède en outre des propriétés thérapeutiques particulières: citons l’effet sur les névralgies et le diabète, sur certains troubles intestinaux et certaines affections dermatologiques et sur l’anémie; la vitamine D est antirachitique, la vitamine K antihémorragique et la vitamine C antiscorbutique. Les agrumes, de nombreuses baies, les melons, les poivrons, les tomates, les choux verts, les salades et les légumes en général sont les sources principales de vitamine C, qui cependant, puisqu’elle est thermolabile et hydrosoluble, perd une grande partie de sa valeur à la cuisson à laquelle sont soumis la plupart des légumes avant consommation.
Seuls sont consommés couramment à l’état cru les agrumes et de nombreux fruits: abricots, fraises, cerises, figues, framboises, poires, pommes, pêches, etc., qui restent ainsi les plus gros « fournisseurs» de vitamine C.
Ajoutons à cette liste des fruits d’aspect plus modeste et peut-être d’un goût moins savoureux, mais qui ont la même valeur thérapeutique: les fruits, ou plus exactement les réceptacles fructifères de l’églantier ou rosier sauvage (Rosa canina) qu’on appelle gratte-cul ou cynorrhodons et les fruits de l’argousier, appelé aussi chalef ou hippophaé (Hippophaë rhamnoides),
L’églantier surtout est un arbuste qu’on trouve très fréquemment au cours des promenades : de mai à juillet on en cueille les fleurs, et plus tard les fruits qui se présentent comme des sortes d’olives écarlates.
L’argousier, de la famille des Éléagnacées, moins fréquent, pousse essentiellement le long des rives des cours d’eau de la zone tempérée; c’est aussi une plante ornementale dont on se sert pour la constitution de haies.
Enfin, le cassis ou groseillier noir (Ribes nigrum ) contient également, dans ses feuilles et dans ses fruits, des principes actifs efficaces contre la goutte et les rhumatismes, et développe en outre une action tonique et cordiale, diurétique, rafraîchissante et dépurative