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Grande digitale, Digitales jaunes.

    La grande digitale ou digitale pourprée, gantelée, doigtier ou gants de Notre-Dame (Digitalis purpurea) est une Scrofulariacée typique des terrains silicieux des montagnes d’Europe centrale et occidentale. En France, on la trouve dans les Vosges, les Ardennes, le Massif Central et les Pyrénées. La digitale pourprée est assez répandue et, comme la digitale laineuse (Digitalis lanata), on la cultive souvent comme plante ornementale pour l’extraordinaire beauté de sa fleur. Elle est également utilisée dans l’industrie pharmaceutique pour ses propriétés médicinales. La digitale est en effet riche en principes actifs qui comptent parmi les plus importants et certainement les plus étudiés de la pharmacie botanique. Elle est actuellement tellement célèbre qu’on a peine à croire que ses remarquables vertus ont été découvertes il y a à peine plus d’un siècle. En effet, on ne trouve aucune citation pour la digitale comme plante médicinale, ni dans les écrits de Dioscoride ou de Pline du début de l’ère chrétienne, ni dans les ouvrages à caractère scientifique du Moyen Age et de la Renaissance dont les auteurs se fondaient d’ailleurs beaucoup plus sur les connaissances transmises par les Anciens que sur leur propre expérience. il faut attendre une époque beaucoup plus récente, aux environs de 1850, pour trouver des renseignements précis sur la digitale en tant que plante médicinale douée de vertus cardiotoniques.

    La drogue, selon les pharmacopées française et italienne, est extraite des feuilles. D’autres pharmacopées admettent non seulement les fleurs et les sommités florales, mais également toute la plante et les racines.

    Nous nous limiterons à l’étude des feuilles. On les cueille, sans le pétiole, au début de la seconde année de végétation, avant ou pendant la floraison. On les fait sécher à l’ombre, dans un endroit bien ventilé afin d’éviter toute fermentation. Fraîches, elles dégagent une odeur assez repoussante qui se transforme en un agréable parfum lorsqu’elles sont sèches. Les principes actifs proviennent d’un glucoside caractéristique, la digitaline, encore appelée digitoxine ou digitoxoside. La digitale, en augmentant l’élasticité du cœur et en diminuant la fréquence de ses batte­ments, régularise la fonction du muscle cardiaque et relève la pression artérielle.

    On assiste en même temps à une réduction de tous les troubles provoqués par une mauvaise circulation (congestions, stases, œdèmes) et à une régularisation de la fonction rénale. L’administration des principes actifs de la digitale doit cependant être limitée dans le temps, car ceux-ci sont difficilement éliminés par l’organisme, et une accumulation excessive peut provoquer des formes d’empoisonnement parfois très graves – troubles cardiaques (bradycardie), digestifs (vomissements), nerveux (vertiges). Il convient donc de soumettre l’emploi de la digitale à une surveillance médicale sérieuse.

    A côté de la digitale pourprée, il existe un petit groupe d’autres espèces généralement spontanées dans les régions montagneuses. Pour simplifier, elles sont toutes appelées digitales jaunes, à cause de la couleur de leurs fleurs. Il s’agit de Digitalis lutea, Digitalis ambigua, Digitalis jerruginea et Digitalis micrantha.

    Étant donné qu’elles développent des glucosides à propriétés cardiotoniques et diurétiques analogues à ceux de la grande digitale, elles ont une action et des applications semblables.

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