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Lithium, posologie et contre-indications.

    Noms commerciaux: Carbolith, Lithane, Lithizine.

    Ordonnance requise

    Indications thérapeutiques
    On utilise le lithium principalement pour prévenir la psychose maniaco-dépressive. Celle-ci se caractérise par une alternance d’épisodes accentués de phases dépressives et de phases maniaques (avec agitation, irritabilité, grande activité, idées de grandeur…). Bien que l’utilisation du lithium ait été réservée surtout au contrôle de la phase maniaque de cette maladie, on lui reconnaît maintenant une valeur dans la prévention de l’épisode dépressif. On s’en sert aussi lors des crises de manie, souvent associé à une autre thérapeutique, parce que l’effet du lithium n’apparaît que 7 à 10 jours après le début du traitement.

    Certains autres usages font présentement l’objet d’essais; on l’emploie parfois pour prévenir la dépression (non associée à la manie), chez certains malades atteints de schizophrénie, dans certains types de céphalées, pour calmer l’agression incontrôlable, le syndrome cérébral organique et la dyskinésie tardive.

    Posologie habituelle
    La dose administrée lors de crises de manie se situe entre 1 200 et 1 800 mg par jour et peut aller jusqu’à 3 000 mg par jour. Elle doit être ajustée à chaque individu, selon l’effet observé et aussi selon des dosages sanguins réguliers (aux semaines ou aux 2 semaines).

    Dès qu’il y a amélioration, on diminuera la dose et celle-ci pourra se situer entre 600 et 1 500 mg par jour et devra être contrôlée par des dosages sanguins aux 3 mois. Les personnes âgées, les malades souffrant de malfonctionnement rénal ou cardio-vasculaire et certaines personnes particulièrement sensibles au lithium se verront prescrire des doses beaucoup moindres et devront être suivies par leur médecin avec beaucoup d’attention.

    Ce médicament doit être administré en 3 prises quotidiennes.

    Contre-indications

    On devrait éviter de prendre du lithium ou bien être suivi de très près si on présente:

    •  un affaiblissement généralisé;

    •  de la déshydratation;

    •  une condition qui demande qu’on diminue l’absorption de sel (pendant une diète sans sel, dans l’hypertension artérielle par exemple);

    •  une lésion au cerveau.

    Ces éléments devraient être bien évalués par le médecin avant l’instauration du traitement. De plus, on ne devrait pas utiliser de lithium durant la grossesse (particulièrement pendant les 3 premiers mois), en période d’allaitement et pour les enfants de moins de 12 ans.

    Effets secondaires possibles
    Certains effets secondaires apparaissent en début de traitement et disparaissent habituellement assez rapidement: un manque d’appétit, des nausées, des douleurs à l’estomac, une faiblesse musculaire et de la somnolence. Certains autres pourront durer: des tremblements des mains, de la diarrhée, de la fatigue, une soif exagérée, des envies d’uriner souvent; ils sont généralement tolérables. Cependant, on surveillera l’apparition ou l’augmentation des signes suivants, qui peuvent indiquer un début d’intoxication: une grande fatigue, de la faiblesse musculaire, de l’incoordination, de la somnolence, de la diarrhée et des vomissements.

    On devrait consulter son médecin si ces symptômes se présentent. Si on les néglige et que l’intoxication s’aggrave, on peut voir apparaître de la confusion, de la désorientation, des spasmes musculaires, un embrouillement de la vision, des tintements d’oreilles et l’intoxication peut évoluer jusqu’au coma et la mort.

    Le lithium peut provoquer d’autres effets dont il faudra discuter avec son médecin, s’ils apparaissent:

    •  un pouls anormal et des palpitations;

    •  de la confusion, des convulsions (surtout après 65 ans);

    •  une perte de contrôle de la vessie et de l’intestin;

    •  une augmentation de poids, des démangeaisons, un amincissement des cheveux, un goût métallique et une aggravation du psoriasis.

    L’usage à long terme peut causer des dommages aux reins, un malfonctionnement de la thyroïde et du métabolisme du glucose, et certains problèmes sanguins; ces fonctions devraient être évaluées régulièrement par le médecin.

    Interactions médicamenteuses
    Quelques médicaments peuvent augmenter la toxicité du lithium: certains diurétiques (pilules pour faire uriner), le méthyldopa, la tétracycline, l’indométhacine, le halopéridol, la thioridazine, la carbama-zépine et la phénytoïne.

    L’utilisation concomitante d’antidépresseurs augmente le risque de précipiter une crise maniaque.

    L’aminophylline, l’acétazolamide ainsi que le bicarbonate de sodium en diminuent l’effet.

    Précautions
    Le lithium est un médicament qui possède une marge de sécurité très étroite; l’écart entre la dose efficace et la dose toxique est faible. Lorsqu’on l’utilise, on doit le faire sous surveillance médicale étroite.

    Des dosages sanguins aux 3 mois s’imposent durant l’usage à long terme, et aux semaines ou aux 2 semaines pendant la période d’ajustement, en début de traitement.

    On devrait bien connaître les signes avant-coureurs d’intoxication (voir les effets secondaires) et contacter son médecin immédiatement quand ils se manifestent.

    Le médecin devrait procéder à intervalles réguliers à une évaluation des fonctions rénale et thyroïdienne.

    Une perte de sodium peut augmenter la toxicité du lithium; cette perte peut être consécutive à l’usage de certains diurétiques, à une diar­ rhée, à des vomissements et à une diète très pauvre en sel; on veillera à avoir en tout temps un apport suffisant de sel; par ailleurs, une trop grande consommation de sel peut diminuer l’effet du lithium.

    On veillera à consommer assez de liquides en buvant 3 à 4 litres d’eau par jour; en fait, un excès et une carence d’eau s’avèrent aussi dangereux.

    Pour diminuer les effets secondaires gastriques, on aura avantage à prendre le médicament au moment des repas.

    On devrait éviter d’arrêter le lithium de façon abrupte, car il peut en résulter un épisode maniaque.

    Pour qu’il soit efficace, le lithium doit être pris de façon continue; ce n’est pas un médicament qu’on utilisera au besoin, mais régulièrement et la plupart du temps pendant de longues périodes.

    Jugement global
    Depuis maintenant plusieurs années on emploie le lithium avec succès pour traiter les personnes affectées de la maladie maniaco­dépressive. Ce médicament réussit en effet à contrôler efficacement plus particulièrement la phase d’agitation de cette pathologie.

    Bien qu’on puisse critiquer l’utilisation de médicaments dans la maladie mentale et chercher à les remplacer par des mesures non chimiques, on doit cependant reconnaître que le lithium représente un apport dans le traitement de ce type de psychose. Il produit un effet calmant, a de plus l’avantage de provoquer peu de somnolence et il ne semble pas posséder de pouvoir addictif. On peuc cependant s’interroger sur l’à-propos de ses autres usages et surtout sur le battage publicitaire qui entoure sa promotion. On nous le présente comme un médicament miracle pour empêcher la dépression; or, cette activité antidé­ pressive est loin d’être confirmée et, à l’inverse de ce qu’on nous dit, le lithium n’est pas dépourvu d’effets secondaires éventuellement graves.

    S’il reste un médicament de première importance dans la maladie maniaco-dépressive, on lui préférera d’abord les thérapeutiques plus conventionnelles dans les autres indications, ne l’employant alors qu’en cas d’échec.

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