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Pervenche, Géranium sauvage.

    Les deux plantes représentées ci-contre, la pervenche et le géranium sauvage, font partie de ce groupe de végétaux estimés jadis pour leurs propriétés thérapeutiques et qui sont aujourd’hui inexorablement tombés dans l’oubli.

    Le nom générique latin de la pervenche, violette de sorciers ou pucelage (Vinca major. grande pervenche, Vinca minor , petite pervenche) est très certainement dérivé du verbe vincere. « vaincre »; en effet, on estimait alors beaucoup cette Apocynacée capable d’attaquer, de combattre et de vaincre les maladies. A côté de cette version strictement thérapeutique, il y en a une autre, beaucoup plus poétique et liée à la beauté de la fleur, qui, chaque année, luttant contre les dernières rigueurs de l’hiver et remportant la victoire, orne de ses vives corolles les lieux sauvages. ravivant de sa caractéristique couleur bleue un paysage où les tons de l’hiver dominent encore. Ce ne sont cependant pas les fleurs à la corolle à préfloraison rotacée qui intéressent, ou plutôt intéressaient, les pharmacologues; les principes actifs, il est vrai très nombreux, dont les effets pouvaient concerner plusieurs parties de l’organisme, sont contenus dans les feuilles petites. entières et luisantes, de consistance plutôt coriace, vert foncé, à odeur herbacée et à saveur amaro-astringente. On y trouve de petites quantités de glucosides, les vincosides, et des traces d’alcaloïdes. Les préparations à base de feuilles de pervenche ont trouvé une utilisation soit en usage externe, soit par voie interne. Les décoctions de pervenche ont des dons de collutoire dans les inflammations de la bouche et des premières voies orales: les propriétés thérapeutiques de ce liquide peuvent être observées en traitant avec des compresses des surfaces cutanées atteintes d’exanthème humide (Negri). Les propriétés des feuilles de la pervenche sont encore plus nom­breuses lorsqu’elles sont préparées en vue d’un usage interne. Toniques et diurétiques, dépuratives et antiscorbutiques, elles ont trouvé une application dans le traitement de catarrhes chroniques, dans les inflammations des voies gastro-intestinales, dans l’hématurie, dans les entérites et la diarrhée, les fièvres intermittentes et enfin dans les cas de phtisie.

    Il faut ajouter en outre la conviction populaire que les produits à base de pervenche parviennent de quelque façon à tarir le lait des nourrices. Après cette énumération on peut voir que cette plante jouissait d’une réputation certaine due à ses« mille usages »; ce n’est plus le cas aujourd’hui. La pervenche de Madagascar (Vinca rosea ) possède par contre des propriétés antimitotiques (voir article la concernant).

    A côté de la pervenche, nous pouvons placer, par analogie, de nombreuses espèces du genre Geranium qui contiennent à peu près les mêmes principes actifs. Parmi ceux-ci, le géranium sauvage, herbe à Robert ou à l’esquinancie ou bec-de-grue (Geranium robertianum) qui pousse dans les endroits ombragés.

    La plante fleurie contient un principe amer, la géraniine, et diverses substances qui lui confèrent de précieuses propriétés. L’extrait fluide ou l’infusion est un bon collutoire pour les stomatites et, en gargarismes, pour les angines. En outre, on peut préparer avec la décoction des compresses très efficaces dans les contusions: cet emploi est très ancien, le géranium sauvage ayant toujours été considéré comme un très bon vulnéraire.

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