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Pulmonaire, Saponaire, Tilleuls.

    L’étymologie de la pulmonaire ou herbe aux poumons, herbe au lait de Notre-Dame, sauge de Jérusalem (Pulmonaria officinalis), plante herbacée de la famille des Borraginacées, est évidente: on y trouve la racine latine qui signifie « poumon»; les taches qui marquent la surface des feuilles de cette plante font en effet penser à un poumon malade, atteint par exemple de tuberculose. il faut préciser qu’à l’époque de Paracelse (vers 1493-1541) s’imposait la théorie de la correspondance entre le monde extérieur et les différentes parties de l’organisme humain; donc, étant donné que les feuilles de la pulmonaire, tachées de blanc, faisaient penser à des poumons, elles devaient « nécessairement» être capables d’en soigner les maladies. De nos jours, on ne peut évidemment pas nier que les feuilles de pulmonaire exercent cet effet thérapeutique sur les mala­dies des poumons; mais son explication est différente: les feuilles contiennent des saponines, des mucilages, du tanin, des substances grasses et résineuses, du carotène et de la vitamine C, enfin du manganèse. Les infusions et les décoctions à base de feuilles sont considérées comme adoucis­santes, efficaces dans les inflammations des voies respiratoires à cause de leur action émolliente et expectorante; dans le traitement de la tuberculose, il est évident qu’elles n’ont aucun effet.

    A la lumière d’études relativement récentes, on attribue en outre à la pulmonaire des propriétés sudorifiques, c’est-à-dire capables de stimuler une transpiration cutanée abondante. Aujourd’hui toutefois, la pulmonaire est inusitée.

    La saponaire, savonnière ou herbe à foulon (Saponaria officinalis) est une Caryophyllacée de l’Europe et de l’Asie; ses propriétés thérapeutiques sont connues depuis très longtemps; les médecins arabes, par exemple, la prescrivaient pour soigner la lèpre, les dermatites et les ulcères. Toutes les parties de la saponaire, mais en particulier la racine, contiennent un glucoside, la saponine, dont même une petite quantité peut faire mousser l’eau.

    L’extrait aqueux recueilli dans les feuilles mises à macérer quelque temps exerce une action expectorante et antirhumatismale, et une action dépurative du sang.

    D’après les témoignages de Théophraste (vers 372-287 av. J.-c.), Pline (r” siècle apr. J.-c.) et Galien (t” siècle apr. J.-c.), les propriétés thérapeutiques des tilleuls étaient connues dès l’Antiquité : écorce, fleurs et feuilles étaient considérées comme efficaces soit pour soigner la lèpre, soit pour arrêter la chute des cheveux, soit pour résorber les abcès. Aujourd’hui, les principes actifs sont exclusivement extraits des fleurs – les flores tiliae des pharmacopées de différents pays ­avec lesquelles on prépare des infusions dont les effets ne sont pas toujours les effets préconisés par les médecins de l’Antiquité.

    Le terme générique de tilleul se rapporte à de nombreuses espèces; on a l’habitude de regrouper les tilleuls à fleur simple, Tilia platyphylla, Tilia vulgaris et Tilia cordata dont on trouve les fleurs dans le commerce sous le nom de tilleul officinal, et les tilleuls à fleur double, Tilia americana et Tilia argentea, dont les fleurs s’appellent tilleul argenté.

    On utilise le plus souvent

    le tilleul officinal. Les principes actifs contenus dans les inflorescences sont composés de sucres, d’une huile volatile, de tanin, de beaucoup de gomme, de chlorophylle. La médecine populaire conseille une infusion de fleurs, à 15-20 pour mille, dont les propriétés sudorifiques et antispasmodiques sont efficaces pour toutes les affections nerveuses et dont les propriétés sont favorables sur l’asthme, les toux convulsives et les bronchites.

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