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Sulfinpyrazone, posologie et contre-indications.

    Nom commercial: Antazone, Anturan, Apo-Sulfinpyrazone, Novopyrazone, Zynol.

    Ordonnance requise

    Indications thérapeutiques
    Ce médicament est un agent uricosurique, c’est-à-dire qu’il provoque l’excrétion dans l’urine de l’acide urique et aide ainsi à prévenir les crises d’arthrite goutteuse. Depuis quelques années, il s’emploie aussi chez certains malades atteints d’angine de poitrine pour tenter d’éviter les embolies.

    Posologie habituelle
    Pour la prévention des embolies cardiaques, les doses sont de 600 à 800 mg par jour tandis que pour la prévention des crises de goutte, la dose varie de 200 à 400 mg par jour; selon les effets obtenus, la dose devrait cependant être ajustée au plus bas niveau possible, entre 200 jusqu’à un maximum de 800 mg par jour en prises fractionnées.

    Dans l’une et l’autre des indications, la sulfinpyrazone constitue un traitement préventif qu’il faut continuer à prendre même quand il n’y a aucun symptôme. Il est important de maintenir la sulfinpyrazone à un taux sanguin le plus constant possible, en prenant bien fidèlement son médicament aux heures indiquées.

    Quand une dose est oubliée, la reprendre le plus tôt possible, mais si la dose suivante doit être prise dans les 2 heures qui suivent, laisser tomber la dose en retard. Dans les crises aiguës de goutte, il est souvent nécessaire d’entreprendre une autre forme de traitement; la sulfinpyrazone doit cependant être pour­ suivie.

    Contre-indications
    Les gens qui ont déjà réagi négativement à la sulfinpyrazone ou à la phénylbutazone ne devraient pas prendre ce médicament. Les personnes atteintes d’une maladie des reins ou du foie, d’une maladie sanguine, d’un ulcère gastro-duodénal (même guéri) ou qui ont déjà souffert de maladies de la thyroïde devraient également s’en abstenir ou l’utiliser à faible dose.

    On ne connaît pas les effets de ce traitement sur le foetus ou sur le nouveau-né, mieux vaut donc l’éviter pendant la grossesse et l’allaitement.

    Effets secondaires possibles
    II faut cesser la sulfinpyrazone quand survient une éruption cutanée, du sang dans les selles (ou des selles noires), du sang dans l’urine, des difficultés ou des douleurs à la miction (en urinant), des douleurs au bas du dos, de la jaunisse, un mal de gorge avec fièvre, des hémorragies ou ecchymoses sans raisons apparentes. Ce médicament peut aussi provoquer de l’hyper ou de l’hypothyroïdie, des pierres aux reins et une faiblesse ou une fatigue inexplicables.

    Par ailleurs, un certain nombre de symptômes peuvent apparaître en début de traitement et disparaître par eux-mêmes après quelques jours: des nausées et vomissements ainsi que des douleurs à l’estomac. Si ces symptômes persistent ou deviennent trop graves, il vaut mieux communiquer avec son médecin.

    Interactions médicamenteuses
    La sulfinpyrazone réagit avec beaucoup de médicaments, en particulier les salicylates (l’aspirine), les anticoagulants, les diurétiques, l’insuline, les hypoglycémiants oraux, la pyrazinamide, les suif as et la nitrofurantoïne; avant de prendre quelque nouveau médicament que ce soit, il est donc nécessaire d’en parler avec son médeéin traitant.

    Précautions
    II faut éviter de prendre de l’aspirine pendant le traitement à la sulfinpyrazone. Pour diminuer les dangers d’irritation gastrique, il est préférable de prendre ce médicament avec du lait ou de la nourriture; si les douleurs d’estomac persistent, il peut être indiqué de le prendre avec un antiacide.

    Pour éviter les pierres aux reins, il est essentiel de boire beaucoup, au minimum 10 à 12 verres de liquide par jour; l’alcool n’est cependant pas un liquide à recommander, car sa présence dans le sang diminue considérablement l’effet de la sulfinpyrazone. De grandes doses de vitamine C peuvent augmenter les risques de pierres aux reins.

    Il est également bon de maintenir son urine alcaline, pour prévenir ce risque; pour ce faire, la consommation d’eau de Vichy peut être utile, de même que l’abstention de jus de fruits qui acidifient l’urine. On peut mesurer son alcalinité à l’aide d’un papier indicateur et adapter sa diète en conséquence; le pH de l’urine devrait se situer autour de 6 à 7.

    Comme les effets secondaires de la sulfinpyrazone peuvent être très graves et que les gens qui utilisent ce médicament ont généralement à le faire pour de très longues périodes, il est fort important qu’ils se fassent suivre régulièrement par un médecin compétent qui devrait, de temps à autre, faire passer un test sanguin pour y vérifier certains des effets du traitement.

    Alternatives
    Pour des raisons qu’on ignore encore, les cerises et le jus de cerises procurent un soulagement rapide des crises de goutte en plus de les prévenir, chez certaines personnes. Quelques grosses cerises chaque jour seraient suffisantes.

    L’obésité, l’hypertension artérielle et la consommation excessive d’alcool sont souvent alliées à un taux élevé d’acide urique. Une perte de poids peut favoriser la diminution du taux sanguin de cet élément. Certains aliments sont reconnus pour faire augmenter le taux d’acide urique dans le sang et il vaudrait mieux éviter de les consommer: les anchois, les sardines, le foie, les rognons, le ris-de-veau, la cervelle, les tripes, le boudin, les poissons gras, les champignons, le chocolat et les vins de Bourgogne et de Champagne.

    Le jeûne peut aussi faire augmenter le taux d’acide urique dans le sang. Le repos ne nuit certai­ nement pas, au contraire. On devrait d’abord chercher à travailler sur ces facteurs pour diminuer l’incidence des crises de goutte.

    Jugement global
    La sulfinpyrazone constitue un moyen efficace de prévenir les crises de goutte chez bon nombre de personnes atteintes de cette maladie; il faut cependant poursuivre ce traitement indéfiniment. Non seulement ce traitement prévient-il la formation de nouveaux dépôts, mais il mobilise et stimule l’excrétion de l’acide urique déjà présent dans les tissus et procure ainsi une plus grande mobilité des articulations et un plus grand confort pour la personne atteinte.

    Quant à la prévention des embolies chez les malades souffrant d’angine, les expériences ne sont pas encore assez avancées pour pouvoir porter un jugement définitif sur la pertinence de ce traitement; on doute même de son à-propos, à cause du peu de sérieux des méthodes expérimentales utilisées à ce jour.

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