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Trifluopérazine, posologie et contre-indications.

    Noms commerciaux:
    Deca-Pérazine, G-Perazine, Novoflurazine, Pentazine, Solazine, Stelazine, Terfluzine, Triflurine.

    Ordonnance requise

    Indications thérapeutiques
    L’indication première de la trifluopérazine est d’induire le calme, de réduire l’agitation et l’anxiété surtout lorsque celles-ci sont associées à un état psychotique (la schizophrénie par exemple). On l’utilise aussi dans certains cas de troubles du comportement. La trifluopérazine est enfin employée pour la prévention et le contrôle des nausées et des vomissements reliés à la chirurgie.

    Posologie habituelle
    La quantité de médicament nécessaire varie beaucoup selon la gravité de l’état qu’on cherche à soigner et les réactions au médicament. Les posologies habituelles varient entre 4 et 20 mg par jour en 2 ou 3 prises. On observe un intervalle de 2 à 3 semaines avant que l’effet optimal du médicament se manifeste, bien qu’on puisse noter dès le début du traitement une amélioration de l’état.

    La trifluopérazine se prend aux repas.

    Contre-indications
    On devrait éviter d’utiliser la trifluopérazine si on souffre de maladies cardiaque, rénale ou hépatique graves, si on reçoit déjà une forte dose de tranquillisant, de narcotique ou de tout autre médicament susceptible de produire une dépression du système nerveux central.

    On l’évitera aussi si on souffre d’anomalie sanguine ou si on se connaît une hypersensibilité à ce type de médicaments. On ne devrait pas utiliser la trifluopérazine durant les trois premiers mois de la grossesse. Pour les gens souffrant de glaucome et d’hypertrophie prostatique, il faut procéder avec prudence; dans ces cas, la personne qui l’utilise doit être suivie de plus près. Quant à l’épilepsie, elle exige un suivi plus attentif et probablement une augmentation de la médication anticonvulsivante.

    Effets secondaires possibles
    Les effets les plus fréquents de la trifluopérazine sont une tendance à provoquer des désordres moteurs ressemblant au parkinsonnisme, avec rigidité, tremblements, salivation exagérée, mouvements involontaires et besoin de bouger. On note aussi souvent de la sécheresse de la bouche, de la constipation, un embrouillement de la vue, de la rétention urinaire, un rétrécissement de la pupille et parfois de l’agitation. Les désordres parkinsonniens pourront nécessiter l’administration d’un médicament qui en diminue la gravité ou bien un réduction du dosage de la trifluopérazine. Quant aux autres effets, ils ne nécessitent habituellement pas l’arrêt ou la réduction du traitement. Se produisent également, bien que plus rarement: une allergie au soleil, une altération du désir sexuel, une inhibition de l’éjaculation, une augmentation de poids, une baisse de la température basale, une sécrétion de lait, une modification des menstruations, un assoupissement, de l’hypotension, des maux de tête, une diminution de l’appétit, de l’allergie et une accélération du rythme cardiaque.

    Certains troubles du comportement peuvent survenir: de la désorientation, de l’euphorie et une élocution difficile. Ces effets peuvent demander une réduction des doses ou un changement de médicament; il s’agit en fait d’estimer le poids des effets secondaires par rapport à l’effet recherché.

    Peuvent aussi se manifester les symptômes suivants; ils sont rares, mais graves, et nécessitent l’arrêt du médicament:

    -de la fièvre, avec un mal de gorge et des ulcères de la bouche, qui laissent supposer une maladie du sang;

    -une coloration jaune de la peau et des yeux qui peut indiquer une atteinte du foie;

    -une faiblesse inhabituelle ou des mouvements incontrôlés au niveau du visage, des mains et de la langue;

    -des convulsions;

    -des changements au niveau de la rétine;

    -une coloration mauve de la peau, surtout chez les femmes après un usage à long terme.

    Quelques décès sont survenus de façon soudaine chez des utilisateurs de la trifluopérazine; les personnes ainsi touchées démontraient une lésion au coeur.

    Interactions médicamenteuses
    La trifluopérazine augmente les effets des tranquillisants, des somnifères, des analgésiques et des antihistaminiques et les effets secondaires des antidépresseurs.

    Les médicaments suivants voient leur action diminuée par la trifluopérazine: la béthanidine, la débrisoquine, la guanéthidine, la lévodopa, la phénytoïne; par ailleurs, les barbituriques et la vitamine C en diminuent l’effet.

    On évitera l’association à la clonidine, qui peut provoquer une atteinte organique du cerveau.

    L’usage concomitant d’un diurétique peut augmenter les risques d’hypotension; on peut pallier à cet inconvénient en changeant de position lentement.

    Les antiacides diminuent l’absorption de la trifluopérazine; il faut donc la prendre une heure avant les antiacides.

    Précautions

    •  Si le médicament produit de la somnolence, on devrait éviter l’usage de véhicules automobiles et de machines demandant de l’attention et de la précision.

    •  On prendra le médicament aux repas.

    •  Si on doit utiliser ce médicament durant une période prolongée, on verra à ce que le foie et les yeux soient examinés régulièrement; la formule sanguine devrait aussi être surveillée, plus particulièrement durant les 2 ème , 3 ème et 4 ème mois de traitement.

    On devrait également surveiller l’apparition de mouvements fins au niveau et la langue et cesser la médication s’ils se produisent; ils constituent les premières manifestations de la dyskinésie tardive.

    •  Les personnes âgées et les malades souffrant d’insuffisance cardiaque, hépatique ou rénale développeront plus facilement des effets secondaires à ce médicament et devraient rapporter tout signe inhabituel à leur médecin.

    •  Les enfants souffrant de maladies aiguës (grippes, maladies contagieuses,.. .) sont plus sensibles à l’effet convulsif du médicament.

    •  Les effets de l’alcool sont augmentés par ce médicament.

    Jugement global
    La trifluopérazine fait partie de la famille des phénothiazines, qui sont de plus en plus souvent prescrites.

    Considérons d’abord l’utilisation psychiatrique des phénothiazines. Comme tous les autres médicaments psychiatriques, elle soulève différents problèmes et entre autres ceux de notre ignorance face à la maladie mentale et du peu de ressources dont nous disposons pour l’aborder. Il est certain que ce médicament produit un effet tranquillisant, il est certain aussi qu’il modifie notre façon de réagir, de sentir, d’être. Il ne peut non plus prétendre régler l’origine du déséquilibre émotif, mais c’est un moyen qu’on peut choisir d’utiliser, selon les avantage qu’on en tire et malgré les effets secondaires dont il nous afflige. Ce genre de médicament peut être un moyen qu’on utilise à court terme, on peut aussi l’envisager comme une solution à plus long terme, alors que d’autres personnes le rejetteront totalement. Il apparaît cependant que les solutions qu’on peut envisager parallèlement ou en remplacement de ce type de médicaments demandent un grand investissement émotif et aussi très souvent s’étendent sur de longues périodes de temps.

    La psychiatrie non chimique, la psychanalyse et différentes thérapies psychologiques sont des ressources qu’on a sûrement avantage à considérer. Elles s’adressent plus à l’origine ou au vécu de la maladie, et n’agissent pas seulement au niveau du symptôme.

    Quand on choisit la voie médicamenteuse, les phénothiazines s’avèrent des médicaments puissants susceptibles de produire beaucoup d’effets secondaires mais qui restent efficaces pour les différentes applications qu’on leur connaît. Ils ne devraient jamais être utilisés à la légère, sans connaître les risques liés à leur emploi ni sans la surveillance d’un médecin compétent.

    En effet il arrive que certaines réactions graves se développent sans qu’on en connaisse les facteurs favorisants. Ainsi la dyskinésie tardive (des mouvements involontaires affectant surtout le visage), souvent irréversible, se déclare parfois sans qu’il semble y avoir de lien avec la durée du traitement ou le dosage employé.

    Il semble qu’il n’existe pas d’avantages à utiliser une association de ce type de tranquillisants; on devra s’en tenir à l’usage d’un seul, en sachant que la réaction à un médicament varie beaucoup d’un individu à un autre; il s’agit alors de trouver celui qui nous convienne.

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